Un accrochage en onde n'est pas toujours évident
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Ah, l’accrochage de l’onde à St Gaudens …  St Gaudens, terrain situé à 15 km du pic du Gar et de la montagne de Tourrocque, ou l’on trouve parfois les premiers ressauts secondaires, rarement les ressauts principaux, et souvent, rien ou presque. Il faut alors pousser plus loin la ballade derrière l’avion remorqueur, ou si l’on possède une Malagutti deux temps dans le fuselage, tirer profit de cet avantage pour prospecter le secteur de Fronsac, Fos, St Béat, le Mourtis, Le portillon, l’Hospice de France … et on se trouve alors à pas loin de 40km du terrain.

Ma modeste expérience de vélivole pyrénéen m’a amené à tenter l’accrochage de l’onde Commingeoise à dix reprises :

-                Une première fois alors que je volais encore à Oloron, et qu’en période de dépression palombière, Pierre Benoît et moi-même nous étions rendus à St Gaudens dans l’espoir de ne rien louper. Cela s’était soldé par une pelle, après un remorqué à 2300m. J’avais prospecté tout le secteur Gar, Tourrocque, St Béat, rien de rien.

-        Une seconde fois, il y a deux ans, avec Samy, avec le DG505 du club de St Gau, et nous avions fait 500 km. Nous avions accroché facilement à Cierp à 2100m.

-        Une troisième fois, avec Michel Belaygue dans le twin de St Gau, et nous avions pris une pelle en cherchant dans l’entrée de la vallée pendant deux heures, sans jamais pouvoir beaucoup monter, après un remorqué à 2200m,

-        Une quatrième fois, en pégase, le même jour (dés fois que …) et j’avais repris une pellà xpérience de vélivole pyrénéen m'rrain. , tirer profit de cet avantage pour prospecter le secteur de Fronsac, Fos, Se, en allant plus haut et plus loin … quand on est têtu ….

-        Une cinquième fois, en Orion, ou lors d’un vol de contrôle annuel, j’avais accidentellement trouvé un rotor d’une étroitesse inouïe. Une spirale débutée à moins de 2000m qui s’était achevée à environ 3000m dans le laminaire, à Tourrocque. David Ayma avait levé les bras deux fois dans la cabine …

-        Une sixième fois, en pégase, avec un accrochage simple  mais quand même à St Bertrand de Comminges et à 2500m …

-        Une septième fois, avec Eva, ou nous avions accroché à moins de 2000m dans de grosses conditions de vent et d’humidité au nord du Cagire, et avions parcouru 400km au cours d’un circuit dont je me souviendrais longtemps pour son tracé très au nord, et Eva pour un point bas à Oloron sous la pluie suivi d’un autre point bas à Laloubère, mais au sec celui-là. 

-        Une huitième fois ou lors d’un vol en gros thermique, une accélération du vent en altitude en juin 2012 m’avait permis d’aller en onde jusqu’au pic d’Orhy et de revenir à St Gaudens en passant par les pentes des faces sud.

-        Une neuvième fois en septembre dernier : après un remorqué à 2300m vers le Mourtis et Fos, j’avais poussé la ballade vers Luchon, ou je m’étais posé, précédé d’un autre planeur de St Gaudens au même endroit.

-        Une dixième fois, samedi dernier, ou après un remorqué à Tourrocque à 2500m, le même scenario a bien failli se reproduire. 

Cela fait une total de six pelles pour quatre réussites (et c’est pas du billard, ou l’on différencie chance et réussite … quoique ???) alors qu’à Oloron, en 15 années de vol dans ce secteur, je ne me souviens que de trois loupés en accrochage en onde, une fois en libelle, une fois en SF28 et une fois en Janus. J’ai un peu de mal à tirer des conclusions des quatre ratés à St Gaudens, mais il y a sans doute un parallèle intéressant à faire entre les deux dernières fois, la numéro 9 et la numéro 10 et aussi certaines anecdotes auxquelles j’ai assisté depuis le sol.

Pour la tentative numéro 9, je le dis tout de suite, j’avais prévu un circuit de 1004 km : Fos, Tolosa, Vic Dessos, Santesteban et fin à St Girons. Vue la durée des journées au mois de septembre, vues les perfos du DG600 face au vent, et vu la connaissance de tous ces points de virage, il n’y avait rien de délirant dans tout ça. La carte des vents était encourageante, j’avais un remorqueur prêt de bonne heure. La réalité maintenant : je laisse Robert Prat décoller avant moi, ainsi que jean Luc Derouineau tous deux en motoplaneurs autonomes. Suivant leurs indications, je me fais remorquer vers le Mourtis et Fos, et me largue à 2300m. On trouvait là des varios positifs, mais rien ne passait au dessus de 2400m. En entendant Robert annoncer une montée vers le Portillon, j’avais donc gardé le local de Luchon et essayé de trouver l’ascendance … sans succès. Robert avait coupé le moteur à 2500m. Impossible de passer 2400m, et après deux heures de local Luchonnais, même jean Luc dans son ventus 2 CM s’était posé à Luchon, 15 minutes avant moi. Le vent faiblissait, il devenait de plus en plus dur de rester en vol (et son motoplaneur était en panne). J’en avais conclu que la prochaine fois que je me ferai remorquer au niveau de Fos, je ne lésinerai pas sur les centièmes de remorqué, tant pis. Deux cent mètres de plus auraient été nécessaires au largage. Ce jour là, Pierre s’était posé à Laloubère, et Robert avait souffert du côté de Larrau en envisageant même le posé à Oloron …

Pour la tentative numéro 10, je n’avais pas prévu un 1000, mais un 750, car en novembre, les journées se finissent à 17h, même si Benoit a fait ses mille un 22 novembre, en 2003. Cette fois ci je choisis le secteur de Tourrocque , dans son léger sud, pour 2500m, après avoir traversé plusieurs ressauts tertiaires, quaternaires … dans la plaine, ou je me dis que je pourrai toujours me rattraper en cas de loupé. La ballade se termine à 2500m, ou je largue dans un bon 2m. Mais là encore, comme dans la tentative numéro 9, cela ne monte pas plus. Je prospecte le secteur St Bertrand de Comminges, Gar, Fos, Cierp … et c’est pareil, ça ne monte pas. Mais je ne suis pas seul. Ont décollé avant moi en ArcusM Robert et Matthias, dans l’ArcusM de Matthias. L’ArcusM de Robert est au SAV de Schemp Hirth (Deutsche Qualiät). Robert et Matthias ont trouvé, cette fois encore, la montée salvatrice au Portillon. Ils m’encouragent à patienter à l’entrée de la vallée et à monter autant que je le peux avant d’attendre une amélioration. Mais je suis têtu, et en local de Luchon je me dis que si je ne trouve rien au portillon, je pourrai toujours m’y poser. Cette fois ci, mon transit vers le portillon se fera avec un point de départ environ 200m plus haut que la dernière fois … et ça fait toute la différence. Arrivé à 2100m au Portillon, contre 1900m lors de la tentative numéro 9, je trouve ici un ressaut que je travaille patiemment et qui me monte à 4000m. Mine de rien, depuis le décollage jusqu’ici, l’histoire a duré deux heures. Et je me souviens d’un certain twin HH, un jour, qui a douloureusement essayé de raccrocher au même endroit en pente au portillon, déphasée par le rotor qui le surplombait … avant de se poser à St Gaudens (le récit est sur le site).

Mais la tartine tombe toujours du côté du chocolat : le moment ou j’arriverai à 4600m correspondra à l’arrivée d’une perturbation et d’une rotation du vent. J’entends à l’ouest Pierre annoncer qu’il ne parvient pas à monter et qu’il rentre se poser (son élève est malade). A St Gaudens, Robert annonce lui aussi qu’il rentre, son copi est lui aussi malade. Le temps se gâte encore, et je finis le vol dans les ressauts secondaires à l’entrée de la vallée de la Garonne, depuis laquelle j’entends Vivien et Bertrand souffrir aux Issarbes. Je ne sais pas ce qu’a fait Vivien, mais je sais que Bertrand à pris deux pelles ce jour là ! Quand à Pierre, il re-décollera et pourra trouver le moyen de faire 300km dans l’ouest : sur le trajet en voiture direction Pau en deuxième partie d’après midi, je constate en effet que le ciel s’est ré ouvert dans l’ouest. Il restera en revanche couvert et gris à l’est de Tarbes.

Bref, pour essayer de trouver quelques conclusions à tout ça … les deux cent mètres de plus de ce dixième remorqué en onde ont fait la grosse différence, permettant d’attraper une masse d’air plus vive un local plus fort sur le col du portillon, ou j’arriverai plus haut. Un vol en onde, surtout un gros circuit, et bien c’est un investissement dans l’activité. Le raté de la neuvième tentative aura apporté en plus de la frustration de ne pas avoir fait d’onde, le fait de devoir faire un dépannage air, qui m’a coûté bien plus cher que si j’étais resté quelques centièmes de plus derrière l’avion remorqueur !

Allez, c’est vrai, je n’ai pas encore fait le 750, malgré l’agrément grandissant d’un DG600.

Mais dans un planeur DG, on n'a pas froid aux pieds et la verrière panoramique permet de profiter du paysage magnifique du local de l’Aneto …


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L’onde, c’est beau !


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