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Virée à l'Est: ça ne s'est pas simplifié question espaces aériens

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Samedi 1er septembre 2018

Les virées à l'Est sont rares. La zone de Lourdes avec le temps a gagné vers le Sud, au motif qu'il faut protéger une éventuelle approche manquée en provenance du Nord. Pour mémoire, aucune approche commerciale ne se fait par le sud à cause du relief pyrénéen. Le motif est louable mais pourrait bien envoyer un planeur au tapis dans cette zone mal pavée un jour où l'autre.

 

On décolle numero 3 ou 4 d'Oloron, ce qui pour l'ASH est un signe que la journée de sera pas fumante. En fait, l'idée est de faire quelques décollages et atteros pour une meilleure prise en main de la bête, en ce qui me concerne: au décollage optimiser au maximum pour en raccourcir la longueur de roulage, à l'attéro pour s'habituer à une position qui rend plus sécurisante un attéro vent de travers si un jour cela se produit. Peu de chances à Oloron, mais soyons préparé.

 

Vous savez ce que c'est, une fois en l'air, il y a le plafond minimal pour se promener, on se promène alors. Mais le couloir optimal n'est ni le long du relief où c'est mou, ni plus au Nord ou cela tourne au thermique pur. La trajectoire fait passer sur la ville de Lourdes et pas de miracle, ça se gâte. A Tarbes, en contact avec Pyrénées qui est basé dans la tour de Pau, on se voit temporairement interdire de passer à l'Est de l'axe, au motif expliqué fort courtoisement qu'il faut éviter un vfr dans la trajectoire empruntée en cas d'approche manquée sur la piste de Tarbes. On s'exécute et file ramper au sud du lac de Lourdes en attendant que 5 mn après que le jet d'affaire qui approchait soit immobilisé sur la piste. La protection n'était pas permanente comme on l'a cru avec Benoit au début mais temporaire, juste au cas ou le jet louperait son approche. Et là, je me dis que quelque chose déconne dans les procédures mise en place, ou leur application.

 

1-comme déjà évoqué lors de récits précédents, au dessus de la zone de Tarbes, et autour, on est en relation avec un contrôleur basé dans la tour de Pau, qui n'a aucune vision de la réalité autre que son écran radar. Et la réalité aujourd'hui c'est que le plafond est à 1500 mètres msl et qu'en dessous la visi est à l'infini. La photo ci après, prise après clairence pour transit en témoigne. On est à alors 1350m QNH.

 

Tarbes

A posteriori en visualisant l'image on peut se demander si un cheminement par la verticale d'Ossun n'aurait pas été plus judicieux (comme on le fait à Uzein par exemple),
mais les cumulus y étaient très plats, et moins engageants que dans le couloir passant au Nord de Lourdes. On n'a pas fait ce choix.


Dans ces conditions il est peu probable qu'un IFR loupe son approche sur une piste qui fait excusez du peu 4 km de long, ou alors il y a du souci quant à sa capacité à piloter un avion de transport commercial. Quant à l'argument selon lequel un IFR ne regarde pas dehors, le contrôle saura lui rappeler de le faire, présence de planeur, et son TCAS va gueuler. A ce propos, pourquoi nos contrôleurs se fatiguent tant à donner une info trafic de planeurs à d'autres planeurs qui disposent tous de flarm? mystère.

 

2-il faudra m'expliquer comment il se fait que la procédure approche manquée fait faire un virage à gauche qui rapproche l'appareil du relief pendant 30 à 40° de virage de plus que si c'était un virage à droite, compte tenu de l'orientation diagonale de la piste (200) par rapport au relief (axé 110). La protection de la zone militaire de Ger me semble une explication possible, si ce n'est raisonnable.

 

tarbes axe

carte montrant la trajectoire et l'axe de la piste de Tarbes

la même avec les zones (source visugps). l'attente s'est faite hors ctr
zones


 

Sur ce coup là, Benoit écœuré a été à 2 doigts de faire demi tour, j'ai temporisé (on se maintient, on fait le plein et on attend), et le contrôleur nous a évidemment rappelé (rapidement selon la trace IGC, trop lentement selon les pilotes, la mesure relative du temps n'est pas la même quand la masse d'air devient foutraque), pour nous donner la clairence. L'attente a été de 7mn exactement. Si on n'avait pas trouvé de pompe à la distance souhaitée par le contrôle, voire était tombé sur une zone dégueulante ne serait-ce que 4 mn à -2m/s,  on tombait de 480 mètres, voire plus avec pour seule échappatoire en sécurité, la piste de Tarbes. 4000 mètres de long pour se mettre au tas, même avec un ASH, cela doit être suffisant. Evidemment, ensuite,  dépannage aéro souhaité, mais welcome peut-être un peu froid allez savoir. Bon on a trouvé de quoi se maintenir,  mais cela a pris 20 mn après l'ordre d'attente. C'est attesté par le fichier IGC. Cela dit à 1300m on avait largement le local de Laloubère.

 

 

 

mauvezin

Mauvezin

la boucle de la Garonne de Pointis de rivière et le terrain de St Gaudens

St Go

trajectoire

 

Le reste du vol s'est déroulé sans inquiétude, on a tourné à Gourdan Polignan en vue du terrain de St Gaudens, et transité au retour sur ce même cheminement qu'à l'aller, qui passe sur le lac de Lourdes plutôt que la ville ou la verticale de Tarbes-Ossun. Un couvercle s'étant soudé à l'Ouest de Bétharram on a fini par un long plané, avant de faire quelques tours de piste avec la bête, et même un vol solo démontrant sa légèreté apparente et sa souplesse aux commandes (il ne voulait plus descendre, malgré l'heure tardive). Merci Michel de nous avoir attendu pour ces derniers remorqués.

 

 

le piémont est beau



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