jeudi  4 juin 2015

 

Excursion sur le centre de la chaîne avant les orages

 

Depuis dimanche dernier, on n'a pas vu le relief depuis le Béarn. Pourtant il est bien dégagé. Seulement voilà, chaque nuit l'air marin apporte de l'humidité, et les stratus restent collés au relief jusqu'en fin d'après midi, au mieux. Pas moyen d'aller voir les cumulus qui s'y forment (on n'est pas qualifié IFR), et entre relief et gave de Pau, c'est plafond bas avec un peu de convection après 18 heures.

Ce matin, alléluia, le vent d'Est balaie la crasse qui n'est donc pas alimentée par l'océan, et ça cumulifie bien sur le relief, et haut. Corollaire: cunimbes probables l'après midi. Il faudra jouer fin. Bémol: un notam est actif. Entraînement de parachutistes ce matin, suite prévue à 15h00. Il faut être loin avant.

La piste est balisée de flammes fluo orange pour les sauts militaires

 

La piste est balisée de flammes fluo orange pour les sauts militaires

Il faut encore une fois larguer à 2000 mètres, cette fois ci un peu plus près que dimanche (les réservoirs du bon vieil Echo Romeo sont moins pleins), sur la crête à l'Est de l'Ourdinse. En dessous c'est encore de l'huile. Au dessus du point de largage, il y a déjà un parapente très haut, parti d'Accous. Bon présage. Mais une fois le plafond atteint, on oublie la virée en faces sud. Le ciel est vraiment chargé.

 

 

Lac d'Artouste. Loin, derrière le pic d'Arriel , la Tendenera est accrochée bas.

 

La Tendenera est accrochée trop bas. Sur le haut relief, on a 2800m, un peu plus vers le centre mais c'est très humide et mou. On arrivera à voyager en suivant un cheminement classique et cherchant les plafonds haut et les zones ensoleillées: Sud du Gabizos, Cauterets, pic d'Ardiden où le plafond est plus haut, mais d'où il sera impossible d'arriver assez haut sur la réserve de Néouvielle, ou pourtant les plafonds sont nettement plus élevés. Il faut revenir au soum de Nère au dessus de Luz Saint-Sauveur pour raccrocher plus bas que le sommet à 2400 m. En route un Rafale nous passe sous les fesses, cap sur le Tourmalet. 

 

Le lac bleu porte bien son nom

Pic du midi de Bigorre

 

On ira par le Tourmalet jusqu'au pic de Baztan d'Aulon, au Sud-Ouest de l'Arbizon (la meilleure pompe et le plus haut plafond de la journée), pour ensuite remettre le cap à l'Ouest avant que ce qui s'avère être une confluence axée Ossau-Montagnon (le vent est de Sud-Est) ne tourne à l'orage et nous barre la route.

 

 

Ciel vraiment chargé sur les hauts sommets de Gavarnie

Le lac grand d'Ardiden (2437m) est encore bien gelé.

Il va falloir passer sous la chantilly. Le cirque du Lys (Cauterets), à droite

 

Lac de Migouelou, avec au fond le Lurien et l'Ossau. On est en bordure de parc.

 

On traverse sous la Chantilly, prend la pluie en sortie sous l"overhang" entre Artouste et Anouihas (la tête de congestus déborde vers le Nord-Ouest par rapport aux bases noires et crache des gouttes bien froides), raccroche mollement au Nord Est du Sesques mais arrivé trop bas aux Orgues de Camplong on se fait jeter par un courant local de Nord: pas de bol, à cette altitude c'est la masse d'air nord qui gagne vers le sud et nous dégueule vilainement du coté ou cela aurait dû monter. Dommage. Adieu la prolongation du vol sous des plafonds élevés et peut-être actifs au delà de l'Anie. Il faut positiver, cela nous a permis d'arriver à temps pour rentrer le matériel après l'avoir sorti  du hangar où il était à l'abri du soleil et surtout de potentiels objets chutant lourdement depuis un C130. Ce matin, il se dit qu'un parachutiste a loupé la pompe à essence de peu. Finalement cet après midi le C130 n'est pas revenu comme annoncé à 15h00, mais bon. Le Notam courrait jusqu'à 23h59, et à part ces manips au sol à deux par 35° de chaleur moite, les parachutages ne nous ont pas gêné.

 

 

Epilogue:

En rentrant on a trouvé la route de Pau fermée, et déviée par le sud. Un conducteur d'une trentaine d'année s'est déporté sur la gauche et a percuté un poids lourd de face, dans la ligne droite entre les deux radars. Car il y a deux radars censés photographier chacun dans les deux sens, espacés de moins de 1 km l'un de l'autre. La semaine dernière, un inconscient m'a dépassé avec 30 km/h de rab devant un de ces radars, j'ai alors freiné pour éviter d'être sur la photo. Vous je ne sais pas, mais moi je me fais plus de frayeurs sur ce trajet qu'en l'air. Roulez prudemment.