Onde de sud humide et s'humidifiant un peu plus
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samedi 18 janvier 2014

 

La synthèse météo du vendredi soir donne ceci

Demain samedi 18:

Vent de sud à 3000 mètres faiblissant en soirée, mais 60km/h annoncés en atmosphère libre, averses coté espagnol débordant coté français. iso zéro à 1500 mètres. Le vent faiblira en soirée. même direction de vent à 5000 mètres, > 80km/h.

Une incertitude quand à l'humidité annoncée plus forte (et se renforçant en journée) à l'ouest de la vallée d'Aspe, ciel seulement voilé à l'Est

 

Vol d'onde possible dès le lever du jour.

Circuit? fonction de l'humidité = nébulosité...

 

Et c'est bien là le problème. On arrive à avoir une bonne idée du vent, on se doute qu'il va y avoir de l'humidité, et de plus en plus au cours de la journée, c'est visible sur les cartes généralistes. La quantifier précisément (circuit possible ou pas) est impossible. Si c'est humide mais vent fort ce sera jouable, si le vent tombe le trou de foehn disparaitra et on se posera. Un coup  d'œil postérieur au bulletin météo sur la photo satellite du soir montre des cunimbes actifs avec éclairs au sud du Portugal, un système qui dérive sur nous.

 

Le monde merveilleux de l'onde sera donc à ceux qui décolleront tôt, car cela va vite se gâter. Seulement voilà, décoller tôt à Oloron suppose qu'on s'est levé tôt, c'est à dire avant d'avoir pu visualiser l'état de la masse d'air sur la chaîne, pas facile de nuit, même avec un clair de lune. Cela vaut vraiment la peine si aucune incertitude météo n'est présente. Et là, il y a celle de l'humidité. Le bulletin généraliste parle d'averses en cours de journée.

En montant vers Oloron au soleil levant, la crête frontière est bien accrochée, invisible dans une nébulosité floue, mais les lenticulaires sont bien présents sur le 2eme ressaut et plus au nord. Le vent est bien comme prévu orienté plein sud, et c'est le coté séduisant après cette période de Sud-Ouest.

A 9 heures au terrain, on décollera avant 11h00, ce qui est déjà tard. A cette heure, Robert, qui a décollé de St Gaudens est déjà vers Larrau.

 

Benoit et Florent en Janus larguent dans le 2nd ressaut, au nord d'Arette, je m'offre le luxe du 1er au sud d'Arette, car il n'est plus emballé dans la couche comme une heure avant, lequel raccorde bien avec les Issarbes, puis Larrau, sans discontinuité.


La crête frontière au dessus de la vallée de Ste Engrâce est vraiment bien accrochée. On voit bien la cascade nuageuse vers le coté sous le vent du relief à droite de l'image
SteEngrâcve


 

St Jean pied de Port

Visibilité parfaite vers le nord. Au 1er plan St Jean Pied de Port, au loin l'océan. On distingue la baie de St Jean de Luz. Les landes sont sous un couvercle continu.

Vers l'ouest la visibilité est... indéfinie, mais pas géniale

visibilité

 

Parti à 4000 mètres des Issarbes je suis à plus de 5000m au sud de St jean Pied de Port, sans une seconde de vario négatif. Mais la visibilité est... indéfinie. On manque de repère en l'air horizontalement. On n'est pas en IMC, on en est d'ailleurs loin. A droite de la route l'air est cristallin tandis qu'à gauche, white out, mais avec le disque solaire au travers de la couche. La cause en est l'arrivée des cunimbes vus hier sur la photo satellite. Ce ne sont plus que des congestus qui explosent au passage du relief. C'est fragile un nuage, surtout si des ressauts ondulatoires viennent le vaporiser. Comme on est haut, on circule presque au dessus de cette masse vaporeuse, et la visibilité du sol à gauche est partielle. A droite elle est parfaite. On voit même le couvercle se reformer de manière continue au nord de l'Adour, avec même une bordure lenticulaire. Devant, bof. Cette vapeur masque une densification potentielle plus à l'Ouest. Le Janus s'arrêtera au km 80 je virerai avant Baztan au km 70.


Le retour sur les pointillés du GPS s'avère alors parfois impossible, ça s'est chargé un peu plus en humidité. Ce sera donc le ressaut suivant, sans difficulté aucune. Le cap apparent au compas est plus proche du Sud que de l'Est, mais la route est bien 110 car ça souffle fort à 4000 mètres. On surfe vraiment sur cette vague invisible quasi continue. Vers l'Est, la visibilité empire. Robert quitte le relief pour rentrer vers St Gaudens car le pic du midi est emballé, le Janus fait demi-tour à Gourette, je ne dépasse quant à moi pas la crête Aspe-Ossau. Devant ce n'est plus vaporeux, c'est noir. A partir de ce moment là, la question n'est plus de voyager, mais de se faire plaisir en l'air sans risquer d'être piégé loin du terrain, avec par exemple un rideau de pluie entre nous. On va donc tenter une petite branche raisonnable à l'Ouest.

 

Benoît et Florent plongent sur le 2nd ressaut qui est splendide, je reste au vent du 1er en tablant sur une sortie dans son interruption entre les Issarbes et Larrau au niveau de Licq Athérey, voire dans le trou de foehn, en sachant que dans ce dernier cas ça serait ensuite vol plané pour un retour maison. L'idée d'aller profiter du 2eme ressaut vers l'Ouest sachant que cela semble bien soudé à l'Est ne m'enchante guère.

guère.

 Cap en face derrière le fil de laine avec le risque que ça se ferme, ou bien à droite vers le 2nd ressaut mais sans composante vent arrière pour rentrer??
 
Choix


 

 

Au bout de la crête des Issarbes mais à 4000 m la voie se ferme en 30 secondes. La sortie vers le Nord-Ouest est soudain fermée par un rotor, et devant la vapeur est homogène. Je suis trop bas coté sud pour passer au dessus de la lentille. Sortie des AF et descente d'urgence en spirale avec la désagréable impression que le trou se rétrécit à chaque tour, mais calmement, sans même passer dans l'arc jaune c'est le plancher des nuages à 2200 mètres.

Fin de la ballade au pays des lentilles.


Ensuite on stoppe la chute sous le 2nd ressaut à Arette, non sans difficulté visuelle car avec des rotors gris se formant sous un ciel gris un peu plus clair, les zones ascendantes sont plus difficiles à localiser. La stratégie du 1er ressaut aussi longtemps que possible n'était donc pas la bonne pour rallonger la branche, vous l'aurez compris. Ceci étant à ce moment là sans contact radio avec Oloron, j'ignorais si quelqu'un pourrait nous renseigner sur l'évolution météo en tour de piste pendant qu'on jouerait avec les lentilles vers St Jean Pied de Port.  J'ai donc pu fournir l'info au Janus. 8/8 à l'Est de Tardets, où le vent est bien tombé, d'où l'absence de trous,  bases à 2200 mètres mais il neige maintenant aux Issarbes. la crête frontière de  La Pierre St Martin est complètement emballée, invisible, dans le noir. La pluie se rapproche inexorablement.

Quand l'humidité est trop forte sur le 1er ressaut, le second est alors splendide, mais c'est fugace. Il finit souvent pas se faire bouffer.


Baretous

Sous la couche au km 25. Au 1er plan la vallée du Baretous. Le passage sous la couche s'est fait au dessus de la crête à droite au fond. Pas certain que le trou y soit encore 15 minutes après.


Pendant ce temps Benoit et Florent profitent du paysage de pile d'assiettes plus à l'Ouest, mais bientôt il faudra rentrer dare dare...

lentilles

 

On sera donc tous par terre à temps avant 14h00, (et pour le Janus, comme dit Florent "le retour au terrain a quand même été silencieux") et les planeurs seront rangés avant qu'il ne pleuve vraiment. Au printemps, 14h00 c'est plutôt l'heure de décollage...

 


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