De l'exploitation d'une onde humide par fort vent d'Ouest
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Samedi 4 janvier 2014

 

Comme tous les vendredis (enfin si j'ai accès au  net ) je diffuse une synthèse météo réalisée à partir des données accessibles gratuitement sur le net. Cela va du bulletin officiel espagnol à divers modèles numériques, avec leurs qualités et défauts. Leur qualités: à 24 heures ils sont plutôt bons. Leur défauts: échelle grossière, absolument pas dédiés au vol à voile, et non calés car non calables sur des observations à notre échelle Pyrénéenne. Voilà ce que j'écrivais vendredi 3 janvier 2014:


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Observation du jour, vendredi 3 janvier 2014
Couvert puis franchement bouché, pluie, il est tombé 6mm aujourd'hui. Faible pluie jusqu'à 4 heures du matin samedi. La piste sera mouillée.

Nous restons dans un régime général de sud-ouest plutôt doux avec de belles matérialisations ondulatoires alternant avec un temps complètement bouché, et ça va durer encore  jusqu'au 11 janvier au moins, selon les modèles, avec un basculement au nord-ouest de samedi après midi à la nuit de dimanche à lundi.

Demain samedi: vent de sud au niveau des crêtes 70Km/h  à 1500 m, SW à 3000 metres 90km/h annoncés en atmosphère libre. Basculement au nord-ouest dans le courant de l'après-midi. L'heure précise ne m'est pas accessible, le TAF de 18h00 à PAU donne un passage à l'ouest 14knts à 14h00 nuages fragmentés à 600 mètres passant ensuite à 15 knts avec bourrasque à 35knts de 16h00 à 19h00 sous cunimbes. Le basculement atteindra St Gaudens un peu plus tard. Ce basculement est annoncé une heure avant à Biarritz. je vous laisse calculer sa vitesse de déplacement vers l'Est.

Treuillage: possible pour monter tomber en matinée, avant passage du vent à l'Ouest
Circuit: non. Plutôt du local élargi au vent du terrain et si décollage tôt pourquoi pas? Ce sera musclé, car la tendance n'est pas à une atmosphère froide et hyperstable. Il faudra vraiment surveiller ce qui se passe en basse couche, et anticiper un possible coup de vent, Oloron étant en limite de l'air mort au sol par vent du 260 avec turbulence sévère possible très près du sol.

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Au vu de cette situation j'ai préféré rester sur le plancher des vaches. et observer. La lessiveuse position essorage, éventuellement jusqu'au sol, si on n'est pas prévenu, ça se gère. Si on est prévenu et qu'on y va quand même, est-ce bien raisonnable?

Au petit matin, le ciel était attirant

matin


Il aurait fallu décoller à ce moment là, mais bon. A Oloron, décoller tôt, c'est pas facile.


Pierre a décollé à 11h25 et trouvé très vite (1450m) un ressaut en entrée de vallée d'Aspe,Il a pu monter vite, slalomant ensuite entre et sous les nuages, la masse d'air s'humidifiant très vite. En moins de 40 minutes il est à 5000 mètres, mais le voyage est impossible en raison de la nébulosité.


Voici son retour d'expérience:


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Bon, et bé c'était rigolo quand même.
Court, mais bon, avec de gros varios et de belles turbulences.
2 objectifs
1) ne pas se faire piéger : j'ai passé pas mal de temps avec les AF dehors. Les énormes rotors étaient de vrais ascenseurs et j'ai dû éviter plusieurs fois de me faire avaler par les rotors qui évoluaient devant moi.

2) ne pas se faire avoir dans la finale: la masse d'air était turbulente jusqu'au sol.

Pas de km, des photos toutes blanches et un terrain de jeux super réduit.

Remorqué court et vivant.


J'étais motivé, mais je me suis réveillé à 9 heures, et j'ai trainé. En fait, c'est Florent qui m'a appelé: il était au terrain avec Benoit depuis un bon moment et se demandait si j'allais venir.

 

Le ciel n'était pas super engageant, mais j'avais quand même envie d'aller y voir. Je savais que le décollage était tardif, mais même en partant tôt, il aurait été difficile de circuiter.

 

Le Janus a décollé en premier. Il a largué suite à une turbulence incontrôlable. Remorqué assez court.

La masse d'air était vivante dès les premiers mètres, et le remorqueur grimpait avec de gros varios. C'est vrai que c'était chahuté, mais on a vu pire.

J'ai largué assez tôt vers le Trône du roi. La montée a été facile et rapide. Je suis vite arrivé au raz de l'énorme rotor, et quand j'ai voulu avancer, j'ai constaté une vitesse horizontale faible (10 à 20 km) avec de gros varios. J'ai manoeuvré pour me sortir du rotor, mais c'était franchement désagréable.

Le calculo indiquait un vent du 240 pour 110 km/h. il a progressivement tourné vers le 270, toujours à la même force.

 

J'ai eu du mal à atteindre le trou de foehn: ça n'avançait pas vite et les fichues Vz positives m'envoyaient en permanence dans la couche. Les rotors naissaient devant, et le temps de les rejoindre ils étaient déjà énormes.

Une fois au bord d'attaque, ça a été tout seul.

Le Sud, et L'Ouest étaient bouchés. L'Est pas terrible et une formation énorme bouchait le Nord. J'ai pu exploiter un ressaut unique, très au Nord, sous le vent du Layens puis des Issarbes.

 

J'ai tenté une branche vers l'Est. Là, je me suis trompé : la vitesse sol était énorme, et je me suis retrouvé vers le Jaout alors que je pensais être en vallée d'Aspe.

Demi tour avec 100 km/h de vent de face, un gros taux de chute et j'ai bien cru que n'arriverai pas à Oloron. J'aurais facilement pu me poser à Tarbes. Mais quand même. J'avais besoin de tirer 6 de finesse pour rentrer et au début, ça s'annonçait pas très bien.

ça s'est arrangé en descendant et je suis arrivé haut au terrain, en sortant les AF.

 

Tour de piste 25. Virage en Base avec 3m+ plein AF, base secouée mais courte et énorme taux de chute en finale. J'ai cru que je faisais pas la piste. Plus qu'une chose à faire : le nez en bas puis les volets en lisse dés que la vitesse a commencé à augmenter. Je ne sais pas quelle était ma vitesse en courte, mais le plan est remonté (ouf) et j'ai pu poser le planeur avec un bon vent de face, un quart de secteur Sud. Plus calme près du sol.

 

Le posé du Janus a été sympa à regarder. Mené sportivement et virilement, le tour de piste fut réduit et rapide. Inutile de dire que la précision d'atterrissage n'avait rien à voir avec ce qu'on arrive à faire par temps calme.

 

Sans être extrême, ce genre de vol nécessite quand même une grosse concentration.



""


Pierre s'est posé vers 12h55.


quelques images faites en l'air:




neige


trou


... et l'aspect que cela avait vu d'en bas, à 14h30 avant que le vent  tourne et la que la crasse rentre au ras des ronces

 onde
à ce moment là Pierre est au sol depuis 40 mn, et il pleut sur le terrain

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Debrief à partir du fichier IGC enregistré par Pierre:

Vent du 260, la dérive à l'accrochage en témoigne.

6' entre début du roulage et largage, on frise le record en la matière pour un départ en onde.
Vent comme prévu fort et très Ouest (260)--> turbulence sévère jusqu'au sol.

Humidité importante, voyage difficile, car les ressauts sont en diagonale par rapport à l'axe de la chaîne, organisés en échelons de faible extension latérale.

trajectoire

coupe

`
35 minutes pour atteindre après largage les 5000 mètres, cela fait une vitesse ascensionnelle moyenne de près de 2m/s . Pour le retour depuis le Km 20 sous le vent même à 4000 mètres Il a de quoi être inquiet. Heureusement le vent est moins fort à basse altitude. Le taux de chute atteint parfois 10m/s. L'analyse des vitesses (non figurées ici)  montre quant à elle près de 100km/h de vent sur la branche vent arrière débutée à 300 mètres sol. On comprend que la finale fut sportive.






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