Pyrénées en noir et blanc
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mardi 17 décembre 2013

 

Depuis dimanche on est en régime de sud. La mobylette a trouvé quelque ressaut en Aspe. Hier, les St Gaudinois ont décollé et un joli trottoir surplombait la chaine à l'est de l'Ossau, sur un fond bleu pétard, une splendeur, vue du nord de Pau.

   hier
                depuis Pau

 

Le pronostic pour ce mardi est moins bon, mais jouable, au moins à l'Ouest de la vallée d'Ossau. Un détail: l'armée française fait des manœuvres sur le piémont, et a posé un NOTAM interdisant un secteur allant de Mauléon-Licharre à St Pé de Bigorre sur le piémont, et s'enfonçant jusqu'à Bedous dans le relief (zone dite R201). Motif: vol de drône, dans le cadre de plus grandes opérations au sol. On a essayé de limiter les dégâts potentiel sur notre activité avec l'aide des fédérations concernées: l'armée est informée de nos desiderata (Voler!) et a choisi comme position de repli préparée à l'avance de nommer un officier chargé des relations avec les usagers aériens, dont le numéro de portable est publié avec le Notam. La fenêtre d'activité publiée est de 10h à 13h00 TU. Seul le drône peut voler dans la zone. C'est donc en appelant l'officier de liaison, lundi soir, qu'on apprend que le fenêtre d'activité sera en fait plus courte, fin du vol du drône à 11h30.

Ce matin, sur le terrain c'est fin à 11h30, certes, mais TU, car l'armée quoique prête à gicler le drône, ne peut modifier les heures... spécifiées en TU. Le drône sera posé à 12h30 précise comme annoncé (aaah les bienfaits de l'exactitude militaire), on décollera le 1er planeur à 12h35, Bertrand suivant 25 minutes plus tard.

Je laisse le lecteur faire l'effort de visualiser la zone R201 sur sa carte aéronautique préférée ( ci après ), et juger du bienfondé d'en interdire l'accès 1h30 durant pour faire voler UN moustique électrique de 2 mètres d'envergure, qui ne dépassera pas l'altitude de  600 mètres et dont la zone d'évolution sera strictement limitée au piémont du Mailh Arrouy, zone taboue pour un vélivole sensé, par vent de sud. Je n'en écris pas plus pour ne pas indisposer, sinon que ce pays marche sur la tête.



   drone
Lancement du moustique

et zone 201 faisant l'objet du NOTAM
carte

 

 

La prévision météo ne me pousse pas à me faire tirer (c'est Michel qui remorque) sur la vallée d'Aspe. Il faut tenter l'Ouest, ce sera les Issarbes. Bien vu, car jusqu'à la verticale de la crête des Issarbes, c'est de l'huile. La masse d'air est stable, et pas de soleil pour déclencher un thermique au sol. Voilà qui contraste singulièrement avec certains vols avec branlée historique (24 décembre 2012...). On fait un tour dans cette zone, largué, mais montée foireuse. il faut avancer, et ça se passe non point sur la crête des issarbes, mais à la verticale du fond de la vallée de Ste Engrâce, le déclencheur étant la frontière, ce qui est normal par vent faible. La suite du vol nous fera constater qu'en basse couches, le vent est plutôt Sud-Est coté espagnol, les ressauts classiques comme celui de Larrau étant un peu décalés à l'Ouest. On ne pourra monter à plus de 4500 mètres, car on rentre alors dans une nébulosité limitant la visi horizontale. Ce genre de nuage disparaitrait si le vent était assez fort pour qu'un trou de foehn se fasse, avec bord d'attaque marqué. Les 4500 mètres deviennent 3500, moins propices au voyage, hélas. On finira l'après midi dans un paysage en noir et blanc, en vol plané pur à l'Est de la vallée d'Aspe, ou c'est de l'huile très haut.

  trou de foehn

le seul trou de foehn bien matérialisé. Sierra d'Abodi à droite, Orhy à gauche. vue vers l'Est. au dessus ça semble soudé

Planeur au dessus



brouillasse


Au dessus de 4500 puis 3500m la visi horizontale chute quelque peu.

 

Retour en basses couches. Notez l'absence de vent sur ce secteur. Par vent fort, il n'y aurait pas de nuage en face nord de la Partacua (à droite de l'Ossau) ou de la Tendenera (à gauche)
ossau

 Gourette

La station de Gourette

Cela se lève par l'Ouest. Trop tard, l'heure du couchant est proche...
couchant

 

En arrivée sur Oloron, ça bourdonne d'hélicos militaires. Des petits et un gros qui fait du portage entre la forêt piémontaise et la base installée en lisière nord du terrain. Les annonces à la radio sont claires, et les hélicos nous laissent priorité à l'attero, mais même prévenu, ça fait bizarre de voir un gros insecte passer en radadada 100 mètres sous vos fesses  lors du dernier virage...

 

La vie est belle, même en noir et blanc



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