De Baqueira au Pays Basque
Haut relief
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Lundi 7 mai 2012

Anticipant de grandes difficultés pour ouvrir les portes du hangar, j’ai pris de la marge, pour éviter à Michel un déjeuner rapide suivi d’un poireautage en attendant que le planeur soit en piste. Surprise, ce matin le Janus est de retour de Buno (avec un classement tout à fait honorable) et l’équipe marne déjà autour de la remorque pour remonter la bête. Les portes sont donc grandes ouvertes.
Il ne faut pas traîner, car si le vent est Sud-Ouest à l’étage moyen qui nous concerne, il est d’Ouest en haut, et c’est déjà bien blanc sur l’horizon cantabrique. Situation printannière. On peut encore aujourd’hui se larguer sur le piémont (base à 2400m)  pour atteindre la haute chaîne (bases à 3200m). La confluence est sur le 1er relief. On voit des nuelles monter sous les cumulus.  On enroule autour d’un petit voile de mariée, qui devient une colonne épaisse, d’où il faut vite s’échapper pour monter devant. L’évolution est phénoménale d’un tour de spirale à l’autre.

 nuelles

Les nuages du relief dérivent assez vite, au vu de leur ombre sur la neige. Gamelle de type sous-ondulatoire, ça secoue bien sous le vent du Jaout. Ensuite, on chemine comme si c’était de l’onde, d’un ressaut à l’autre, sauf qu’il n’y a pas de ressaut exploitable, même si les cumulus sont là où il y aurait le ressaut, si ça soufflait fort. Or, plus on avance vers l’Est, plus le vent faiblit ; Caballiros, Barrèges coté pic du midi, Arbizon avec passage en force, la pompe est coté Est, puis le pic du Lion, Bacanère, et enfin le val d’Aran.



 Pic du midi de Bigorre et Tourmalet, droit devant.

La pompe est sur l’Arbizon, mais aura dérivé coté Est avant qu’on y arrive. On passera dans le col (prêt à plonger à gauche, si le plan est insuffisant) pour accrocher de l’autre coté.

 

 Arreau. Noter les deux niveaux de condensation. Pour voyager, il vaut mieux être dans la masse d’air la plus sèche

Baqueira, hors saison de ski. L’image que vous ne verrez jamais dans un dépliant touristique.


 
Crabère, Serre Haute et le Maubermé entre Ariège et Val d’Aran


On arrête la promenade à Baqueira, pour un retour presque par le même itinéraire. Pas question de passer près du Néouvielle, on serait trop bas. Il faut donc tenter l’Arbizon, où cela raccroche violemment coté Est, sous un cumulus mais sous le vent du relief, avec la turbulence qui va avec. Pas assez d’altitude pour passer le Tourmalet, il faut encore enrouler sous le vent  du relief, à Gripp, avant de récupérer la confluence du 1er relief, ce qui permet d’assurer le retour.

 

Le pic du midi, face Nord. Au delà, Les joufllus sont remplacés par des lentilles.
 
En avançant sur la pointe des pieds d’une masse noire à une autre, ça ne chute pas trop.



A l’Ouest l’instabilité n’a pas disparu complètement. Une sorte de couvercle de lentilles s’est mis en place, laissant passer quelques rayons de soleil déclencheurs d’ascendances. Les trous sont là où sont les trous de foehn par onde avérée, les ascendances là où sont les ressauts habituellement. Un raccrochage bas serait sans doute impossible, mais en altitude on chemine ainsi jusqu’aux Issarbes, pour y trouver un ressaut, un vrai de Sud-Ouest, entre Issarbes et La Pierre St Martin. La fin du vol de fait donc en ondulette, en  laminaire, avec une altitude maximale ne nécessitant pas l’oxygène (3500 mètres) ni l’équipement polaire, avec en prime vue sur l’Océan.

St Jean Pied de Port  et l’océan en arrière plan


 
La montagne est belle

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