Zig zag entre les congestus
Haut Relief
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Mercredi 2 mai 2012

Cette année le mois d’avril a été l’un des plus pourris de l’histoire. Comme bien souvent, l’été de mars a été suivi par l’hiver d’avril, avec plus de précipitations en un mois que pendant les trois mois précédents.
Une fenêtre météo s’ouvre timidement aujourd’hui sur le relief. Masse d’air favorable mais congestus annoncés, avec pluie, mais sous un régime de Sud Ouest, et avec une haute atmosphère interdisant la formation de vrais orages, c’est déjà ça.  La masse d’air est bonne, en montagne comme sur le piémont. En plaine, les 1ere cumulus, magnifiques, sont au Nord de l'Adour.
Première difficulté : ouvrir les portes du hangar. C’est un problème récurent depuis des années. Les galets supérieurs de ces grandes portes métalliques sont usés, ça coince en haut. Les bandages plastique des roues sont nazes, ça coince en bas. On ajuste ce qu’un vélivole peut ajuster, les roues. Les galets verticaux sont l’affaire d’un pro, au risque de prendre une porte d’une tonne sur la tête. Les bricolages des roues rendent la fermeture en force à plusieurs difficile, l’ouverture en douceur en solo impossible. Après une demi-heure, la voie est enfin libre. Jacky m’aide à mettre en piste, une bonne volonté extraite du bar sera brieffée pour me tenir l’aile, fort bien d’ailleurs, et c’est parti. Le Sud-Ouest est très noir. La haute chaîne à l’Est est dans le bleu. La neige y est abondante, et tue la convection. Les cellules de congestus formées en Espagne ne traversent pas, alors qu’à l’Ouest elles donnent de la pluie coté français. Largué un peu au sud du terrain, ça monte bien, et les cumulus du relief, enfin, ceux qui ne sont pas encore congestifiés, semblent accessibles.
Mais ce n’est jamais gagné. Rien sur le 1er, rien sur le 2nd relief, et arrivé trop bas sur la crète Aspe-Ossau, c’est la fuite dans une dégueulante d’anthologie, sans rémission aucune jusqu’au point de départ. Probablement une mauvaise synchro avec l’effondrement d’un congestus made in Spain. Rarement vu ça. 900 mètres à la carrière du mailh Arrouy. La disparition du damné congestus a néanmoins un effet positif : le soleil est là.
Tout n’est point perdu. Avec le soleil, ça repart, en compagnie de deux vautours guides centre-pompe.
Re-cap vers la crète Aspe-Ossau :

 
Sur la crête entre Aspe et Ossau : Au soleil, le Sesque. C’est bien noir vers le Sud-Ouest
 
Plateau d’Anouilhas, vu vers l’Est. La haute chaîne est dégagée


A partir de là, la stratégie va consister à se maintenir dans la masse d’air centrale. Elle est plus sèche que la masse Nord, une situation classique. Les cumulus y semblent rares mais les bases sont à plus de 3000 (max 3400). Le cheminement est alors facile jusqu’à Peyresourde.

Devant, le col du Tourmalet
 
Les lacs d’Aubert et le Néouvielle  depuis la verticale du lac de l’Oule. L’enneigement est important.
Neouvielle


Peyragudes
La station de ski de Peyragudes, avec l’altiport de Peyresourde, à gauche. Il neige.

 

La tentation de poursuivre vers l’Est est tempérée par les cheveux de neige qui tombent des congestus. Un planeur de Luchon, annonce qu’il est temps de rentrer. J’aime ce genre d’annonce radio qui remonte le moral, à 100 bornes de la maison. Sur le fond, il a raison. Demi-tour, et cap retour, au ras des congestus, et souvent plus haut que leurs bases, masse d’air centrale aidant.

 
Le pic du midi de Bigorre, au Nord, est dans la couche


A l’Ouest de l’Ardiden, la haute chaîne est dans un nuage en décomposition : brouillasse de neige. Il faut donc cheminer via le Soulor, beaucoup plus bas, avant de reprendre de l’altitude au sud de Laruns, et continuer vers Lescun, avec vue sur les aiguilles d’Ansabère

Ansabère
Aiguilles d’Ansabère
 
Pic d’Orhy. Au delà, cheveux de neige, ciel fermé



La ballade se terminera vers la sierra d’Abodi, avant de rentrer par le Port de Larrau, en finesse. Il y avait peut-être moyen, avec un plafond plus bas de tourner vers la sierra de Leyre, ou une belle rue de nuage semblait conduire…

Le plus dur ne fût pas de rentrer seul les planeurs (le janus étant en ballade, il n’y avait guère que la mobylette et le remorqueur à bouger) mais bien la fermeture des portes du hangar.

la vie est belle



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