L'onde de Noël
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C’est Noël ! le 24 décembre 2012, nous avons la chance de recevoir un petit coup de vent du Sud-Ouest. Une carte de vent optimiste qui me décide à me lever de bonne heure pour aller profiter de festivités de fin d’année en avance. Pas de remorqueur disponible à St Gaudens pour organiser l’affaire … depuis la plage d’Hossegor où il fait 23°C le 23 décembre, où les surfeurs profitent d’une houle superbe et que la gente féminine a ressorti la garde-robe printanière, quelques coups de fils à mes amis d’Oloron me permettent de trouver une possibilité de vol pour le lendemain. Ouf …

Et c’est donc au petit matin que j’ai le plaisir de refaire cette route qui traverse vertes plaines et forêts épaisses, coteaux abondamment plantés d’un vignoble doux et sucré, la route du Béarn ! En Béarn les Pyrénées sont plus basses qu’en haute Garonne ? Oui. Mais elles sont plus hautes que dans le massif central, et toc ! je médite pendant la route à mon vol que je pense effectuer en pégase, mais j’aurais la surprise de trouver Emmanuel au terrain, qui a déjà ouvert le hangar à la lumière des phares de sa voiture. Ce sera donc en janus que se déroulera l’affaire. Pierre au téléphone me rafraichit la mémoire sur l’EDS biplace de notre Janus : il ne fonctionne pas sur des piles mais sur les batteries du planeur. Mais en plus de l’inter général du planeur et du sélecteur de batterie, il faut retrouver l’inter propre à l’EDS ! Tout ce petit monde, agrémenté du FLARM est naturellement accompagné de sa LED dont le clignotement témoigne du bon fonctionne de l’installation. Bref on est le jour de Noël, et le Janus est illuminé ! J’adore. Vivien arrive quelques minutes plus tard, sa crainte d’un vent fort au sol sera effacée lorsqu’il constatera que le vent souffle dans l’axe de la piste. Néanmoins il n’a pas tort de craindre le vent : le hangar est situé face au sud, si le vent change de direction, même avec 40 ou 50 « petits » km/h, il peut se passer des choses dans le hangar ou sont suspendus au plafond deux planeurs surplombant 6 autres.

Le ciel est décoré d’un superbe bord d’attaque et semble fidèle à la prévi des modèles, mettant à notre portée un 750 km tricoté la veille dans le GPS. Bertrand arrive quelques minutes plus tard et prépare un pégase aidé de la famille Labarthe qui nous remorquera et nous tiendra les ailes au décollage.

Quelques minutes avant de prendre l’air, encore au téléphone pour démarrer le LX20 historique du planeur, Pierre me dit, parlant d’Emmanuel : « Apprends lui la patience à ce garçon. »

 Il devait avoir une boule de crystal sur son bureau.

Une photo prise avant de décoller avec une GOPRO : j’espérais filmer le remorqué, qui aurait été très parlant.




 Dés que les roues de l’attelage ont quitté le sol, une danse assez hardcore a débuté, nous amenant à nous demander parfois, derrière l’avion, si nous n’étions pas plutôt en train de faire un retour sol qu’une montée … turbulences et autres noms d’oiseaux dans le sous ondulatoires ont violemment secoué le planeur, l’avion et les pilotes. Succession de variation d’assiettes, d’oscillations en lacet … main sur les AF que je sortirai à deux reprises pour ne pas rattraper l’avion dans des rafales, j’écourte la souffrance vers 1700m QNH, au dessus d’un village qui s’appelle Ance, et qui est célèbre pour ses pentes de modèles réduits.

Mais l’accrochage ne se fera pas sans mal. Alors que l’avion redescend chercher ASW20 et pégase, je donne quelques indications de montée entre Ance et Arrette, mais en réalité nous ne faisons que faire le yoyo entre 1700 et 2100m. Le second remorqué sera l’occasion pour Michel et Vivien de passer plus au nord et de bénéficier peut être d’un secteur plus calme avant d’amener l’ASW20 à Arette, à 1900m. Ici Vivien trouvera de quoi monter jusqu’à 2500m, et partira rejoindre la crêtes des Issarbes ou l’on trouve généralement le premier ressaut, ce qui sera encore une fois le cas ce jour là. Vivien aux Issarbes, nous cheminons dans des varios globalement positifs jusqu’à Arrette et trouvons de quoi monter en sécurité jusqu’à 2600m, avant d’avancer face au vent pour rejoindre Vivien. Pendant ce temps, Bertrand se fait remorquer, et il semble qu’il bénéficie pour sa part d’un air encore plus calme. Tant mieux ! Cela facilitera son accrochage et lui permettra de ne pas trop dépenser de ressource pour la suite, car nous en aurons tous très grand besoin …

Enfin en laminaire aux Issarbes, nous survolons les gorges de Kakouetta :

 

Mais tout ça ne monte pas bien haut, ni très fort. Tout ça pour ça ? Alors qu’après le largage nous avons rencontré des shoots à plus de cinq mètres, rien à faire, le laminaire est faiblissime, le ressaut est étroit et si 1h40 seront nécessaires pour gagner le laminaire et le premier ressaut, nous passerons de longues heures (au moins 3h30) avant de réussir à passer 4000m et qu’une amélioration certaine permette de tenter de s’aventurer plus à l’ouest et plus à l’est. Vivien s’y essaiera à deux fois en partant de 3600m, et devra tout reprendre à presque zéro depuis 2600m aux Issarbes. Mais l’award de la patience du jour revient à Bertrand, qui, largué à Arrette, n’en partira pas avant d’avoir atteint, dans du parfois à peine plus que zéro, 3000m confortables qui lui permettront de nous rejoindre jouer avec nous.

La suite et fin du vol se fera parfois à deux planeurs, parfois à trois, ou nous profiterons du panorama sublime.

 

L’asw20 cl pas loin au dessus de nos têtes.


Le premier pic enneigé, presqu’au centre de la photo est le pic d’Anie.  Autour de lui et notamment en son Nord Ouest, la station de ski de la  Pierre St Martin. Derrière, les sommets délimitant vallée d’Aspe et vallée d’Osseau. Entre les deux, le point le plus haut et le plus enneigé est le Sesque.  Notez les formations lenticulaires dans le nord est : elles n’apparaitront que vers 15h. Avec un coucher de soleil à 17h30, cela ne laissera que peu de temps pour en profiter … et puis c’est le soir du réveillon, aujourd’hui il sera de bon ton de ne pas rentrer trop tard. Alors le 750 km ? et bien le père noël m’a apporté un joli coup de vent, une place dans un planeur et des amis en vol pour en profiter en blaguant et en nous encourageant dans ce qui aura été un bel exercice de patience pour tout le monde. Vivien aura parcouru 240km, pour ma part 190, et les planeurs de Tarbes eux aussi feront dans les 250. Il semble que l’ASW22BLE de St Girons ait volé et fait plus de distance.

Vivien et Emmanuel ont eux aussi pris de très belles photos, j’espère que nous aurons tout loisir de les voir en ligne sur le site prochainement.

Très bonnes fêtes de fin d’année à tous.



Ah mais j’oubliais, avant de laisser Vivien dire que la vie est belle … Le soir, sur le parking, nous aurons droit à une demande de service sympathique. Une jeune fille plutôt pas mal d’ailleurs monte sur le bitume un stand avec tréteaux et ballons gonflés à l’hélium. Le jour de Noël, elle s’apprête à demande son copain en mariage et nous demande de surveiller les ballons le temps d’aller le chercher. Nous fermerons donc les portes du hangar sur fond de lâché de ballons !

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