Ondulette de novembre.
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samedi 12 novembre 2011
"Moins le vent est fort, plus près de la crête frontière il faut travailler". Ça c’est un vieux conseil d’Alain Blanchard, et il avait raison.
"Quand il y a une légère composante Est dans le vent de sud", privilégier un largage coté Ouest de la vallée d’Aspe (précepte local pour pilote Oloronnais)
Avant de décoller, il est important d’avoir un schéma mental de la situation météo. Cela va permettre de guider le remorqueur au bon endroit. En ce samedi de novembre, on sait que le flux est de Sud. Meteo France nous avait annoncé une situation plutôt moins bonne que la veille, et la veille, justement, la rumeur dit que personne n’a vraiment accroché d’onde. Cela se présente donc moyennement bien. Pierre qui a passé l’après midi à faire des monté-tombé au treuil a un peu la rage. « tant qu’on y est pas, on ne peut pas savoir, il faut donc y aller voir » , autre dicton vélivole, plus général celui là.
J’ouvre donc le bal, avec un remorqué prévu Layens et plus si affinités. Dès 500 mètres sol, ça frétille en diable, ce qui n’est pas forcément mauvais signe. On chemine en milieu de vallée pour éviter d’être dans la dégueulante de la crête Aspe-Ossau, et on arrive assez haut sur le Layens, qui n’est pas en phase. Autrement dit, ça y turbule, mais ça ne monte pas. Et pour cause. Le ressaut des orgues de Camplong est au niveau de Bedous, à mi-chemin entre le Layens et les orgues. Largué 2100m, ça monte en spirale en dérivant à peine jusqu’à une altitude suffisante pour plonger vers Lescun et récupérer ce que j’attendais là ou je l’attendais, pour l’avoir vécu fin décembre 2007 : cela monte devant Lescun, à la limite entre pairies et forêt. C’est le ressaut frontière, conjugué aux épaulements nord sud qui fonctionne.


Cela soufle bien sur le lac d’Acherito

On ne dépasse pas 3400 mètres, ce qui est conforme au feeling d’avant départ qui m’a fait me couvrir bien mais pas trop chaudement (un jean oui, mais anorack bonnet et gants en cas), sans monter l’oxy. Le janus ne tardera pas à venir m’y rejoindre.


 le Janus semble tout petit au dessus des cabanes de Lamary
le Billare au 1er plan, l’Anie dépassant au dessus du nuage et au loin, l’océan.

 
Une tentative vers le Sud-Est, pour voir, confirme que rien n’est à espérer sous le vent du Visaurin. Alors toujours tenté de ne point rester sur place, on met cap à l’Ouest en espérant un ressaut coté espagnol, mais sous le vent de la Forca et du glacis à pente Ouest coté espagnol des aiguilles d’Ansabère (relisez le récit du 20 décembre 2007, ça explique le choix). J’écris « en espérant » car la masse d’air n’est pas très humide. Pas de lenticulaire en haut, quelques cumulus qui pourraient être rotoroïdes, mais rien de flagrant. Le ressaut y est, on monte comme en pente de nuage devant le rotor. Pas besoin d’oxygène, on ne dépasse pas 3500 mètres.


 la vallée de Belagua au Sud Ouest de la Pierre St Martin. On est en Espagne, et le ressaut est déclenché par les reliefs situés à l’Ouest d’Ansabère

On va tenter une bretelle à l’Ouest pour mieux voir l’océan. Chute faible, mais demi tour avant le Port de Larrau pour se refaire une santé au point de départ, sur les points de la trajectoire GPS, à défaut de rotor pour baliser l’endroit. Deuxième tentative vers l’Ouest, deuxième échec. Perseverare diabolicum. Allons voir coté français dans le ressaut frontière qui à l’Ouest devient le premier du système. Bingo. Pierre quant à lui raccroche difficilement sous le vent de l’Anie vers les Issarbes, un endroit pas facile avec une composante Sud-Est. Le vent n’est pas fort. On monte à la verticale de la pente Nord de la crête frontière, alors que d’habitude cela se passe beaucoup plus en arrière. Entre les Chalets d’Iraty et le Chalet Pedro (vous savez, cet endroit du pays Basque français où les eaux s’écoulent vers le bassin de l’Ebre et la Méditérrannée), un ressaut sans doute aidé par l’Orhy me propulse à 4000 mètres, pas un de plus, là j’aurais regretté l’oxy. C’est quand même parfois bien foutu. Plus loin à l’Ouest plus rien de positif, et au retour du km 80 avec vue sur mer, ce même ressaut ne donnait plus rien.
 
Au loin, l’océan. On distingue Hendaye, La Rhune et St jean de Luz.
St Jean Pied de Port. Bayonne, sous l’aile du planeur sur l'image.
 


 
Effet de diffraction lumineuse sur les gouttes d’eau constituant le nuage
Les ombres s’allongent (le Lauriolle), il est temps de rentrer
 


On a retrouvé la masse d’air frétillante en redescendant en basses couches sur le piémont en fin de journée, avec même une ou deux chataîgnes en des endroits improbables. Pierre-Yves, plus habitué aux bas reliefs de Ste Foix la Grande a je crois bien aimé la découverte du coin avec Pierre dans le Janus.

La montagne est belle
Vivien
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