Il arrive qu'on termine un beau vol à l'heure où d'habitude on décolle
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Chaque vol est un nouveau défi, comme on dit dans la littérature de propagande.

Je préfère écrire qu’à chaque vol on découvre une situation différente, même si elle est proche d’une situation déjà vue.
Vendredi, plusieurs circuits proches ou supérieurs à 1000 km on été tournés sur les Pyrénées.
Du matin au soir le "trottoir" a nargué les vélivoles sur leur lieu de travail,

 

et comme il est prévu qu’il en reste un bout (du trottoir) aujourd’hui, les « fous furieux » on prévu de décoller dès potron minet.

Samedi 8 janvier 2011

9h05 Pierre décolle en pégase.
9h35 Benoit et Jean-Hervé en Janus
10h08 je suis en l’air.

La nouveauté du jour n’est pas de décoller tôt, mais l’absence de soleil :
Nous autres vélivoles sommes habitués à des fortes luminosités et des paysages ensoleillés. Sans soleil, pas de convection, pas de vol. En hiver on utilise l’énergie solaire de l’été restituée sous forme de vent par les océans, et la faible hauteur du soleil sur l’horizon est compensée par la luminosité réfléchie par la neige. On ne vole donc pas sans lunettes de soleil. Ce matin, le ciel est gris, le sol est gris, les instruments sont gris. Je décolle donc avec des lunettes de ville. C’est bien la 1ere fois. Le paysage est plutôt sinistre.




Le cheminement vers l’Ouest est balisé de lenticulaires imposants, et malgré une composante Ouest qui gêne la progression, l’avance est facile à quelques détails près. Le GPS n’aime pas le froid. 3 batteries chargées à bloc à bord (sans compter les piles de rechange), ce con d’Asus se bloque au moment ou je chemine avec un mur à droite, un plafond gris à ne pas percer au dessus et un dôme blanc sous les fesses, une sorte de glacier fictif flottant à 5000 mètres d’altitude. On a beau être convaincu qu’au bout du mur, il y aura vue sur la côte et ses repères faciles, il y a quelque tracas à bord.
Pierre de son coté m'avouera plus tard avoir pesté contre un raccord de GPS foireux... décidément, les détails.

      

Procéder au reboot du merdier avec les doigts un peu engourdis et une épingle, tout en veillant à ne pas passer en IFR ni au dessus de la VNE au FL195 d’un coup de manche malheureux et simultanément surveillant la diode du système oxygène dont l’alarme serait inaudible, car couverte par le bruit lié à la vitesse de vol, est un exercice intérressant. Eh oui. Le régulateur d’oxy est alimenté par une petite batterie 9 Volts, qui d’habitude n’a pas froid, mais gare !
 
Saint Sebastien à gauche et Irun - Hendaye à droite : enfin des repères sans ambiguité. Vu l’angle d’observation on est loin au Sud.

Un bel alignement de lentilles semble se prolonger sur la mer vers Bilbao. On n’ira pas voir. Cap retour vers des zones moins humides, tout en restant très haut le long du trottoir. On n’ira pas à l’Est de la Garonne non plus aujourd’hui, se contentant de vues sur  luchonnais et val d’Aran, dénonçant l’absence cruelle d’enneigement à basse altitude pour un mois de janvier.


Oô, Espingo, Portillon à droite, Céciré et SuperBafbères dans l'herbe en bas, Aneto à gauche. Le serpent blanc coté espagnol est la partie canonée du domaine skiable de Cerler dans la vallée espagnole de Benasque.

La haute vallée de la Garonne avec la station de Baqueira et sa langue d’eneigement arificiel. A gauche le Valier et là-bas loin sur l’horizon, le Canigou. En haut à gauche l’entrée maritime méditéranéenne qui concerne la plaine du Lauragais

 

Il y a toujours une petite inquiétude quand on se retourne après une longue branche au même cap. Le souvenir d’un retour difficile de Soria à Villacastin l’été dernier est encore frais.
bien
                noir à l'Ouest
 
Cap retour sur fond noir.
En bas de l’image, masqué en partie par le givrage de la verrière, le domaine skiable (?) de St Larry

Le vent est très Ouest en altitude, et le ressaut exploitable s’y est décalé au nord du relief
La station touristique de Payolle (lac au centre de l’image) espère de la neige…

 

Le raccrochage durable sera ensuite difficile avec des passages à reculons face au vent du 260 qui s’est renforcé. Pierre et Benoît ont réussi néanmoins à négocier une nouvelle branche à l’Ouest. Pour ma part, après un retour dans un sous-ondulatoire violent (le paquet de gâteau en apesanteur, vous connaissez…) ce fût un posé à Oloron à l’heure où d’habitude… on décolle, devant des portes de hangar fermées par précaution, et avec une biroute qui eût le bon gout de ne plus être à l’horizontale (quoique dans l’axe de la piste ) au moment de la courte finale.
On rêve d’une journée de vent du 180-200° sur les Pyrénées.

La vie est belle


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