Quand Vivien Raconte...
Villacastin 2010

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Les séjours en Castille sont toujours une aventure, même avec 20 ans ou presque d’expérience
Il y a un sacré purgatoire à traverser pour atteindre le paradis vélivole.

Les conditions générales de roulage se sont grandement améliorées en vingt ans : les routes ne sont plus chaotiques ou tôlées. Le revêtement enrobé ne secoue plus l’attelage voiture-remorque comme un carrosse du XVIIeme siècle sur une piste caillouteuse. Les remorques ne sont plus des antiquités lourdes dont on casse l’essieu en passant un passage à niveau. D’ailleurs, il n’y a plus de passage à niveau sur le trajet. Le seul élément incompressible est le temps de trajet. Si cela se passe bien, on peut, de Pau à Villacastin, compter une dizaine d’heures avec les arrêts, en ne dépassant les 80 km/heure que dans les lignes droites sans vent ni poids lourd à la turbulence de sillage redoutable. Avec la climatisation, la traversée de la vallée de l’Ebre devient supportable. Mais si quelques éléments perturbateurs viennent à rallonger le trajet, on arrive décalqué à destination.
Cette année, les préparatifs ne se sont pas déroulés dans la sérénité, enfin, pas pour tout le monde.  Douleurs dorsales pour Bénédicte 10 jours avant le départ. Suspense  jusqu’au diagnostic posé par notre radiologue vélivole : hernie discale, pas de Villacastin cette année. Pendant ce temps je bagarre tous les soirs pour trouver l’origine des dysfonctionnements du palm, puis lui trouver un successeur, et enfin y installer un logiciel de nav, dans un contexte Mac (il n’y a pas de PC à la maison, il n’y en jamais eu qu’un qui a vécu deux ans, il n’y en aura pas d’autre). Pour les vélivoles Mac minded, cela passe par une installation de Parrallel + Windows + un logiciel de nav. La facture est lourde, mais on peut espérer un amortissement sur 5 ans voire plus. Mon vieux mac power PC a 8 ans, il est toujours vivant.

Autre invariant : la météo. Pour être certain d’avoir un remorqueur sur place à l’heure, il faut le pré-acheminer sur Jaca, car le jour du départ, ce sera QGO sur le piémont nord pyrénéen. Cela suppose donc une opération de convoyage quelques jours avant le départ, et un convoyage du pilote jusqu’à Jaca le jour J. Jaca est sur le chemin, mais cela fait une demi-heure de plus de temps de trajet, pour la dépose du pilote.

On est parti plus tôt que d’habitude et on tient l’horaire, jusqu’à ce qu’un pneu de remorque scélérat éclate, à l’endroit le plus chaud du trajet, dans la forêt qui précède la vallée de l’Ebre cinq minutes après le contrôle de la pause déjeuner. On a alors bénit le mécano qui avait serré les boulons. 34° au thermomètre, pas un souffle d’air.
On est samedi, pas de garage ouvert à proximité. Un numéro de portable du spécialiste local du pneu, copié sur son calendrier affiché dans la boutique, est néanmoins fourni par le pompiste de la station-service du bled le plus proche, seul être vivant dans la torpeur caniculaire. C’est avec l’aide de la patrouille motorisée de la Guardia civil (ouf on a les triangles bien positionnés, et les gilets fluos sur le dos) qu’on arrivera à faire bouger le dépanneur, équipé d’un camion spécial pour pneus, et qui doit vivre du dépannage sur place des pneus agricoles et poids lourds. Ça nous coûtera une fortune, pour un simple déblocage de 4 tornillos, et une heure trente de plus de trajet, sans compter la fatigue liée aux efforts déployés pour débloquer ces foutus écrous. On arrivera néanmoins avant la nuit à Villacastin. Le dîner au restaurant se fera dans le calme des vuvuzelas et des hurlements de supporters espagnols, qui se qualifieront pour la ½ finale de la coupe du monde de foot en Afrique du sud.

Dimanche 4 juillet
C’est sous une chaleur de bête que l’on monte les planeurs. La moindre pièce métallique laissée au soleil est brûlante lorsqu’on la récupère. Jugeant que je ne suis pas en état de vol, j’aide Bertrand à décoller vers 16h30, le ciel s’étant pavé de cumulus indécents. Il se posera 4 heures plus tard, en ayant fait 300 bornes, les doigts dans le nez, sur la plaine au Nord du terrain. Je suis aussi décalqué que si j’avais fait un 500. Pourtant la mise en piste fut facile, on décolle sur la 02, à coté du parking, et pas de manip au retour posé en 20.

Lundi 5 juillet
La journée est bien évidemment moins belle que celle de la veille, non volée en ce qui me concerne. On décolle à 14h00, sur la 02. Les cumulus sont rares, et après Ségovie, gamelle sur le vert.

 
TGV filant comme une fusée entre Ségovie et Valladolid

Après un raccrochage me permettant de regarder passer les trains à grande vitesse, je pars donc vers l’Ouest, en longeant la sierra d’Avila coté plaine, avant de trouver enfin des cumulus permettant de traverser vers la Paramera. Vu l’état apparent du ciel sur le chemin du retour, je n’irai pas aux Gredos, d’autant qu’on a du mal à atteindre 3000m. Le retour via Avila se fait sans stress ni cumulus d’ailleurs, les seules nuelles disparaissant avant qu’on soit dessous, mais donnant toujours de bon varios. A la radio, Pascal et Bernard, Belges en séjour à Fuente équipés de motoplaneurs s’en donnent à cœur joie, découvrant les « neiges éternelles de Greeudos », tout en se foutant comme d’une guigne de la toponymie Castillanne. On a le GPS, pas vrai ?



 
Avila, et ses futurs lotissements au Sud du casquo viejo. Vous avez dit crise ?

252km parcourus

Mardi 6 juillet
Il fait encore plus chaud, et malgré la température, la convection visible démarre très tard. Le vent au sol est de Nord, les ventilateurs de la crête voisine ont un vent de sud, et encore pas tous. Seuls les plus haut fonctionnent. On se dit sans trop y croire que c’est peut-être bon signe, il peut y avoir une confluence entre les deux. Effectivement, le vent finit par tourner sur le terrain et une belle ligne de cumulus se forme au nord parallèlement aux sierras, à proximité immédiate de nous.  Décollage à 15h00 passé, et on ira tourner sans difficulté l’extrémité des Gredos, au KM 110, avec 3500m de plafond. Là bas, les très hauts plateaux sont jaunes d’une fleur qui exhale un parfum puissant.

 
Prairies en fleurs au bout de la sierra de Gredos

Ce soir, Les cumulus disparaîtront après le coucher du soleil

 

378 km parcourus
 
Mercredi 7 juillet.
44° à la mise en place des planeurs, et des bases à faire rêver, supérieures au plafond du Notam.
 
En patrouille avec Bertrand près du Duero à Navapalos
Soria, avec son parc en plein centre ville

 
On tourne Soria à une vitesse moyenne phénoménale, pendant que dans notre dos se développe un cunimbe. On aperçoit l’enclume depuis Soria, elle est pile poil sur notre route de retour.

 
Cunimbe droit devant

Cela chemine bien jusqu’après San Esteban, ensuite sous l’enclume, il faut viser les paquets noirs. Plus loin c’est la nuit. On ne voit rien. J’abandonne mes lunettes de soleil pour les lunettes dites de secours, non fumées. Pas de contact radio possible avec Villacastin, mais un planeur de Fuente traîne du coté de Santo Tomé, et décide, sur les conseils d’Antonio, de faire le tour du noyau qui est maintenant à la Salceda, dérivant vers le Nord. Fuente parle de trombes d’eaux, vents forts et d’orage violent mais passé, et de piste inondée.
 
Question ? peut on contourner ça ?

Hors de question d’aller se poser à Santo Tome qui sera vite sous l’orage. Pas de dégagement possible en contournant de l’autre coté de la sierra, on cheminera donc très au Nord, par la sierra coupée par les gorges du Rio Duraton, tout en restant très haut. L’idée est de traverser le rideau de pluie qui s’étend vers le Nord depuis le noyau zèbré d’éclairs, en perdant probablement 1000 mètres d’altitude. Sinon, ce sera posé dans la plaine au Nord, avec un joli dépannage en perspective. Les éclairs flashent dans le noyau, se propagent en haute couche et certains tombent au sol au Nord de ma route, accompagnés de crépitements dans la radio. Je vais donc passer sous l’arc-en-ciel électrique, gééééééniaaaal. Un liner passe au-dessus de ma tête en bordure du noyau, cap sur Somo. Pas loin le liner.
 
viser le cumulus qui se forme loin après la pluie

Derrière le rideau, on voit nettement le soleil. Juliette Charlie, de Fuente, a pu passer, il confirme. Compte tenu de la perte de finesse sous la pluie, je n’envisage guère qu’une vache au soleil à l’Ouest de la route Ségovie-Valladolid tout en visant un cumulus qui semble vivant malgré le lessivage pluvieux. La pluie sera peu durable, cinq minutes pour traverser le rideau en son point le moins épais. Le lessivage est donc limité. Le cumulus étant un leurre, et étant en « go to Fuente », j’oblique vers le terrain, où malgré de nombreux séjours campolaresque, je n’ai jamais atterri. Cela ne dégueule pas, et même zérote, et il doit y avoir une composante vent arrière… l’orage est dans mon dos. Au Km 10, le calculateur me dit que je suis en finesse 25 de Fuente, sans rab pour un tour de piste. Cela se tente. Fuente me demande un posé court sur la 16, « runaway is wet ». En fait, la mi-piste, point bas de l’aérodrome, est noyée sous 10 cm d’eau! Cela baigne partout autour de Fuentemilanos, le blé est transformé en rizières. J’ai plus de 100 mètres de rab à la sortie des AF. Posé en 16 avec un vent traversier venant de l’orage, petit effet girouette en fin de course, l’aile sera posée dans l’herbe, sans frotter sur le macadam. Ouf. C’est passé, ça tient du miracle. 369 km parcourus dont 50 km de descente, sans rien enrouler. S’il n’y avait pas eu ce foutu orage…
Pascal, un des Belges entendu hier à la radio, m’aidera à remettre le planeur au seuil 16, pour un dépannage aéro.

 
ça sèche vite après l’averse à Fuentmilanos.

 Il n’y aura qu’un seul planeur au tas sur les deux, donc un dépannage voiture au Km 100. Bertrand a bien évidemment contourné le noyau qui a dérivé encore plus au nord, et a réussi à se poser à l’Ouest du rideau de pluie, sans même se faire saucer après l’atterro dans l’orge. Pas de dégâts. Gabriel vient me chercher à Fuente, 12 minutes de vol pour Villacastin, et en route pour un dépannage routier qui se déroule au son de lointains klaxons fêtant la victoire 1-0 de l’Espagne contre l’Allemagne. L’Espagne ira donc en finale. Epuisé par la mise en boîte (il a fallu franchir un fossé aile par aile) on dîne dans le village voisin, San Miguel de Bernuy. Cela se terminera à 2 heures du matin à Villacastin.


 
Le planeur est à peine visible depuis la route, mais grâce aux coordonnées GPS et aux explications de Bertrand, on arrivera sans peine à le retrouver. Par contre, le franchissement du fossé fut plus laborieux.

Jeudi 8 juillet
Sirocco.
 
Sirocco. Ciel gris souris

Ciel gris souris et 30°, ce qui n’est guère beaucoup plus frais qu’hier. On fait les courses, on va à la piscine où une soudaine averse en ciel clair sème la panique et dégueulasse les voitures. Ensuite, on délogue les vols. Mon putain d’Asus n’a pas enregistré les Z, ce con. Problème d’échantillonnage semble-t-il. D’un pas de une seconde, je passe à cinq, ça a l’air d’enregistrer les Z mais cela reste à tester en l’air…

Vendredi 9 juillet
Dans la nuit le ciel s’est lessivé, bien lessivé. 23° le matin. Corollaire, pas de pompes avant 15 heures, avec un plafond à 1200 mètres selon les espagnols qui ont décollé de Fuente. Peu soucieux de ré-éditer une mise aux vaches sur un retour foireux, on va faire des longueurs à la piscine. La boutique à grignotterie, contrairement à l’an passé, y est fermée, 1ere étape d’un effort louable des autorités locales pour enrayer l’obésité ? Car les gros, en parler correct « les jeunes qui font face à un problème de surpoids » semblent être un vrai problème dans ce pays.

Pendant qu’on nage, passe une escadrille de Parapentes, qui chemine vent arrière d’un thermique bleu à l’autre. S’ils ont décollé de Piedrahitta, ça valait peut-être la peine de tester la masse d’air nous aussi, mais ils exploitent dans le bleu des bulles serrées, et ne font qu’un aller simple, volontairement, eux.

Demain devrait être plus favorable. Un nouveau cycle thermique a démarré ce matin.

Samedi 10 juillet

Aujourd’hui, on décolle tôt. Dès 11h30 il y a des cumulus sur la sierra. Une heure plus tard, ça se confirme sur la plaine. C’est encore une fois vers l’Ouest que c’est meilleur, on ira donc voir les « neiges éternelles ».  L’an passé, la neige était rare voire invisible, le printemps 2010 pourri a ralenti la fonte.

 
Pico Almanzor


 Il fut un temps où le massif de Gredos était couvert de glaciers, comme en témoignent ces magnifiques auges taillées dans le granite.


Je retrouve Bertrand au retour du Pic Almanzor

 

Cette année, on est gâté. Le plafond du terrain de jeu qui serait impraticable car en partie dans les zones de Madrid a été relevé par Notam et amélioré par rapport à l'an passé. On peut donc monter à 2900 mètres max, sans danger. A l’Ouest d’Avila, no limits. On en profite, et on respecte la règle. Comme la météo est favorable au Nord, on en profite pour s’éloigner de la sierra de Guadarama, ce qui présente plus d’un avantage. Moins de trafic vélivole (tous les planeurs n’ont pas forcément un flarm), et comme on est plus loin de Madrid, les liners sont forcément encore plus haut. La 2eme branche nous fait donc visiter les gorges du Rio Duraton, en aval de la Sepulveda, qui a vu fleurir rond point et tunnel (!!) depuis mon dernier passage il y a quelques années déjà.
 
Sepulveda, sur un éperon isolé par deux rios confluant en bas de l’image

Les gorges du rio Duraton.
 


Plus loin à l’Est, on découvre l’embalse de Linares del Arroyo, lac de barrage  sur le Rio Riaza, celui-la même qui descend de Riaza vers le Duero. C’est aussi le chemin emprunté par la ligne de Chemin de fer originelle Madrid-Irun, via Arenda de Duero et Burgos. Il y a lurette que plus aucun train international ne passe par là, mais le paysage parcouru devait être somptueux.

 
l’embalse de Linares del Arroyo

Les pompes devenant plus molles, et vu l’heure (17h00) on ne poursuivra pas la ballade vers La sierra de la Demanda, se contentant de rentrer en faisant un détour par le nord, histoire de voir Terajes, son silo, et son champ testé par Bertrand, Mercredi (x). Bien vu. Il y avait de la place pour poser un 747 le long de la route.


Terajes, son silo, ses champs de céréales
 

Les conditions étant toujours excellentes au delà d’Avila, c’est au bout du système qu’on ira finir la journée. En arrivée depuis Villatoro, on aperçoit une des tours de la zone d’affaire située au nord de Madrid. Ses parois réfléchissantes n’étant pas verticales, l'une d'elles réfléchit le soleil vers nous en générant une sorte de pixel lumineux flottant dans la brume, tel un OVNI, mais là, parfaitement identifié.
 
OVNI
En arrivée ?
 
Comme il y a toujours des cumulus et des pompes de rêve malgré l’heure tardive, on prolonge le vol vers Ségovie, histoire d’admirer la cathédrale au soleil déclinant, et la boue sur la piste de Fuentemilanos. L’été y sera poussièreux… On se pose à Villacastin alors qu’une remorque de dépannage s’en va au diable. Quelqu’un a trouvé moyen d’aller au tas vers Ayllon, preuve que même par gros temps, ça peut devenir difficile en cas de mauvais choix.
 
la piste de Fuentemilanos: l’inondation de l’autre jour a laissé des traces.

Villacastin entre nationale et autoroute. En fait, dans le village on ne les voit ni entend, grâce à la configuration topographique indécelable sur l’image
 

600 bornes dans la journée. On ne va pas pleurer.
 
Dimanche 11 juillet
Je ne vous ai pas dit, mais avec Bertrand on a fait l’ouverture. Une ouverture un peu luxueuse car on s’est retrouvé seuls avec Gabriel notre remorqueur, pour deux planeurs. Les anciens préfèrent les séjours après la mi juillet, mais pas forcément à raison. L’ambiance est différente, et la météo pas forcément meilleure. Sur le terrain, une vague de nouveaux arrivants est en place, car on voyage évidemment le samedi. Notre Ghislaine nationale s’est déjà mis à dos le proprio d’un ASW20 dont elle a voulu subrepticement déplacer la remorque pour occuper LA place convoitée. La manip a fait déjanter la roulette, grosse colère du proprio. Compte tenu du nombre d’heures qu’effectuera le piwi (il ne décolle que s’il y a un record féminin potentiel, chacun trouve son plaisir où il le souhaite), l’opération va augmenter sensiblement son taux horaire, tout en dégradant l’atmosphère, hélas.

Le chaudron castillan se réchauffe par cycle.
Le 1er jour est tout bleu, puis apparaissent des cumulus, de plus en plus tôt, et ça se termine en orage, ponctuel ou généralisé.  Hier la convection a démarré tôt, mais n’a pas dégénéré en orage. Aujourd’hui, on décolle un peu plus tard, mais cela passera au congestus, puis l’orage en ligne. Oui. En ligne. Une sorte de confluence se créé dans le lit du vent, et de part et d’autre c’est bleu. En bordure, tant qu’on a du soleil, on a des pompes. La ligne s’établit entre Villatoro et… Arenda de Duero, et dérive sur elle même avec cependant une légère composante Est. J’ai donc le temps d’aller à son extrémité amont, et même au-delà, au départ des parapentes de Piedrahitta. Ils sont d’ailleurs nombreux en l’air à "circuiter" ou plutôt faire une virée
vent dans le dos, ou un trekk: on ne peut parler de circuit si on ne revient pas au point de départ .

 
Parapentes sur la sierra d’Avila

Au bout du système on a 3900 m de plafond. Ensuite cheminement à l’Ouest des congestus en train  de se gonfler. On reste à 3500m tout du long, tout en cheminant hors zone vers Cuellar. Arrivé là, il y a l’option basse vers Ayllon, dans la zone de Madrid, ou l’option haute via Penafiel, qui risque de se terminer du mauvais coté du grain. Prudent ça sera retour coté terrain du grain, en évitant de se faire mouiller.
 
Cette fois-ci, on peut faire le tour.

La ballade ira de nouveau au delà d’Avila à 4200 mètres, bien au frais, au froid, même.

 
Un truc comme ça sur le relief pyrénéen, et on est tous planqués sous le hangar au plus vite. Ici ça peut se solder par seulement quelques averses ponctuelles. Il suffit de les éviter. La pluie est à 15km du terrain, situé hors champ, à gauche de l’image. Si elle était sur le terrain il suffirait d’attendre la fin dans une pompe, si possible très haut
 
Mais gare au retour tout de même. Avec 300 mètres de rab à Fuente, on peut arriver sous le plan de sécurité (300 mètres sol) à cause d’une gouttière hyper turbulente de surcroît. Un plan ric-rac au Km 25 et c’est au tas à 2 Km du terrain !

420 Km réalisés, pendant que Jean-Pierre et Michou viraient au Mont Cayo en ASH25.

Ce soir, c’est soirée finale : Espagne-Pays Bas, en Afrique du sud. L’agitation est à son comble dans le pays, un peu comme en 1998 en France paraît-il, mais en 1998, je logeais à Campolara sous la tente et sans électricité, et le foot n’étant pas vraiment ma tasse de thé (souvenir de coups de pieds dans les tibias étant gamin, ou de ballons de cuir lourd en pleine gueule si j’avais été désigné gardien de but, l’horreur), je peux me vanter d’être un des rares français à ne l’avoir pas regardée. Je n’ai pas de passion pour un sport qui ne peut que générer des frustrations à donner envie de tout casser en sortant. On n’a pas le droit de mettre les mains, pendant 2 heures il peut ne rien se passer dans les buts, et quand enfin le ballon rentre dans les filets, tous les téléspectateurs, mais pas l’arbitre, peuvent voir que le but est litigieux….!
Ajoutez à cela le pouvoir de nuisance de la planète foot sur la planète non-foot, et vous avez un tableau calamiteux. Je déconne ? lisez la suite.
Ce matin j’ai fait un aller-retour Villacastin-Bajaras, pour convoyer Christian qui a eu la gentillesse de conduire le camion treuil depuis Oloron. Ce n’est pas une sinécure à conduire ce machin. Conçu pour le plat, il monte mal des côtes (40 km/h), et les descentes sont parfois terrifiantes. Et des côtes entre Oloron et Villacastin, ouh là, il y en a. Christian repart pour Toulouse en avion. Là, Benoit, de retour de vacances familiales en Croatie, doit le récupérer pour revenir à Oloron. L’affaire est plutôt bien montée, le foot semble-t-il en décidera autrement. Sans aucun préavis, Easy-Jet annule son Madrid-Toulouse (et aussi Madrid-Rome), laissant Christian sur le carreau en compagnie d’un grand nombre de passagers à qui on propose un vol dans quelques jours, s’il y a de la place. La cause semble être un manque de personnel au sol ( oups ?) dû à la coupe du monde (what ????) difficile à croire qu’EasyJet soit victime d’absentéisme footballistique Madrilène, le trafic semblant normal sur l’aéroport, mais le fait est là , Christian est en carafe, le 1er train pour Pau est à 8 heures demain matin, via Irun. (Amis lecteurs, si quelqu’un a une info sur cette affaire, je suis preneur). Comme je rentre demain (initialement c’était un départ vers le Portugal, mais la hernie discale de Bénédicte en a décidé autrement) je convoierai Christian. J’apprends ça entre le lomo et la helada, version Villacastin de la poire et du fromage, sur fond de vuvuzelas. Je me tape donc un 2eme trajet AR Villacastin-Bajaras, alors que le score est toujours nul. En cours de route j’apprends via France Info (en AM hé oui, ça porte loin les petites ondes, la nuit) qu’il y a prolongation , ce qui a pour effet de maintenir l’autoroute vide de voitures, et de guardia civil. Je suis salué par des feux d’artifice en arrivant à l’aéroport. L’Espagne est championne du monde, et ça s’entend. Retour avec Christian (difficile à contacter, réseaux saturés) sur une autoroute plus peuplée qu’à l’aller, voire saturée dans l’autre sens. Fin du voyage à minuit et demi. La journée a donc été chargée : 400 km automobile, 420 en vol. Est-ce bien raisonnable?
  Au début de ce récit j’écrivais que les séjours en Castille sont toujours une aventure, même avec 20 ans ou presque d’expérience….

Lundi 12 Juillet
Le lundi matin, c’est jour de marché à Villacastin : tomates , brugnons, melon, picotas… et retour Pau, via Hendaye et après un crochet par Oloron pour déposer Christian. En Béarn le ciel était gris souris, avec des nuages à 1000 mètres sol. Normal

La vie est belle



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