Quand Pierre raconte: circuit  au piolet.
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samedi 31 aout 2008

Alors voilà:

Samedi matin , je suis arrivé au terrain de bonne heure (vers 10 heures quand même).
La journée de vendredi avait été magnifique, depuis la fenêtre du bureau, hélas.

Donc samedi matin, gonflé à bloc, je commence à tenter de mettre au point ma ballasteuse à Pegase. Ce fut un échec, pas le dernier de la journée.
Un vélivole de Graulhet, surpris par mes manœuvres, m'interroge sur mes intentions. Ce sera le Canigou !!!

Mais que fait donc un vélivole de Graulhet sur notre belle plate forme ?
Arrivés la veille avec un Lambada, ils sont deux. Le second est en l'air avec Bernard, depuis déjà pas mal de temps: juste un tour pour essayer. Ceci prouve deux choses : notre coin fait envie, et notre Bernard sait se lever de bonne heure quand il est motivé !!! Ils ont trouvé de l'onde, ce qui me déplait fortement.

Benoit arrive, toujours optimiste, qui me demande si je suis content de ballaster sous les cirrus. Pfff....

Georgy arrive, que je devais faire voler en Twin. Le temps de se retourner, Bernard est parti, plus de remorqueur !
J'appelle donc Michel à l'aide, le temps de mettre le Twin, le GI et le DI en piste.
Nous décollons vers 12:30 avec le Twin, pour constater que:
- Georgy se débrouille super bien
- le ciel sur les Pyrénées est monstrueux : des cumulus à perte de vue, avec accrochage pas trop loin !!!

Le temps de ce court vol en Twin, Jean Marie est arrivé.

Courrir pour aligner le Pégase, ramener la voiture au hangar, saluer Jean Marie en lui promettant que je ne l'aiderai pas. Ouf, je suis convenablement trempé de sueur en m'attachant dans le GI.
C'est là que le mal de crâne a commencé. Il me quittera le soir après un cachet au paracétamol. Je l'oublierai la plus grande partie du vol, mais il sera là, tenace, dés que la charge de travail diminuera.

Décollage douloureux, le Peg avec ses 70 litres a bien du mal à prendre sa vitesse sur la piste cahotique.

Remorqué classique jusque la falaise aux vautours, où je demande à Michel de longer les cailloux. Trés mauvaise idée : j'avais été prévenu, y a de l'onde. Le Pegase est secoué, tout ce qui n'est pas attaché vole (bouteille d'eau ...).
On se sort de là vite fait, en passant par le plateau d'Ourdinse. Patient, pour une fois, et un peu inquiété par le sévère tabassage, je larguerai à 2000m au fond du cirque du Montagnon. La pompe est hachée et violente. Les mouvement frénétiques du vario se traduisent par un petit mètre et demi, qui deviendra 2 mètres intégrés à 3300. Là, le bonhomme qui avait décollé trempé de sueur se met à greloter, mais que c'est beau !
3300m !
Ok, bon alors pour l'Espagne, on va faire au plus court, éviter la Collarada, passer par le Balaïtous pour sortir direct au Mont perdu.
Re-erreur: toujours ce vent violont du SO qui a généré l'onde  de Bernard. Je transite vite (170 / 200). Le vario reste bloqué en négatif.

Je raccrocherai au Nord du Balaitous (sous le vent ...), avec des pompes horribles. Je suis tellement crispé que j'en attrape un point de côté. Bon, ça équilibre le mal de crâne, mais c'est pas top. Faut que je me calme !!!
Tiens, une rafale plus forte que les autres ferme les trappes de train. Tant mieux, ça fera moins de bruit.

Et je me calme, au fur et à mesure que ça monte. Je n'ose pas m'approcher du Pico del Enfierno, et je coupe vers le milieu de la Collarada. J'aurai perdu beaucoup de temps, et pas mal d'énergie.

C'est là que Benoit me rattrape, et me dépasse.

Le reste du vol vers l'Andorre est sans soucis : 3700m de plafond, je reste haut et je continue à transiter vite. Les pompes sont bonnes, mais il faut quand même se les trouver. Toujours les transitions avec le vario bloqué en bas...
Arrivée en Andorre, je rejoins Benoit et le DG500 Elan de St Gaudens. C'est Jacques Paillas que j'entends à peine, et pourtant il n'est qu'à quelques mètres de moi: nous ne sommes pas les seuls à avoir des radios pourries (cf le Twin, le remorqueur ..).

Je vote pour le Carlit. Benoit me signale que c'est pas terrible dans le coin. tant pis, j'y vais. La prochaine fois que je reviendrai ici en planeur, on sera sans doute en 2009.

Je tourne le Carlit à 3100m. J'essaie de rentrer par un cheminement Sud, vers le Puymorens. ça ne marche pas. Je continue à avancer, ne trouvant que des varios assez foireux. Je passe le Puymorens pas trop haut, mais ça va encore. Il y a devant moi de beaux cumulus très prometteurs.
Oui mais voila, les transitions se font toujours avec le vario bloqué en bas, et elles coutent cher.
Je saute de cols bien orientés en cols encore mieux orientés, pour me retrouver à 2350 au Nord d'Andorre la Vielle. Le calculo me rassure pour la Seu de Urgel, mais franchement j'y crois pas trop... Heureusement, je suis le long d'une pente qui marche à peu près bien. A l'aide du piolet, je refais 2500m, me déplace à nouveau, refais 2700m, puis 2800m puis 3000m ouf !
Je suis exténué, le mal de crane revient, j'ai perdu une heure...

Devant Benoit a continué à avancer, et il m'indique que les Cirri sont en train de bloquer l'ensoleillement côté Sud.
Heureusement, il y a côté Nord une belle confluence, avec des plafonds qui porteront Jean Marie à 39 à la Mongie.
J'avance tant bien que mal, toujours gêné par le vent de face, et sous le vent du relief de la crête frontière. Vers le Vallier, alors que je suis en spirale, je me fais passer par les 2 DG (500/22 et 600) de St Gaudens. Ils prendront une route plus Nord, et je les rattraperai rapidement. Ils seront surpris. ça aura été LA bonne décision de ce vol.

La dernière pompe m'emmènera à 3300m du côté du Mourtis, ce qui me mettra en local "tendu" pour Oloron. Après ça, plus rien : des descendances fortes au début, puis plus rien: de l'huile.
Arrivée sur Oloron en passant par le Sud du Moule de Jaout, le col de Marie Blanque.

Benoit est scotché au plafond à St Jean Pied de Port
Jean Marie annonce encore des pompes.
A l'ouest, le ciel est rouge. On distingue très bien les nuages bas de l'entrée maritime. Mais je ne trouve plus rien, et je vais me poser à Oloron. Il est 20 heures, ou pas loin

Brutal rappel de mon mal de crâne...
Le temps de rassembler mes esprits, et un violent coup de vent annonce un orage. Ce n'est que le passage du front, mais bon, il est quand même tombé de la grêle à Pau.
Je demande à Jean Marie et Benoit de se poser : je suis tout seul en piste, les planeurs sont dehors.

Ils se posent, on range, on se félicite, se congratule et on se casse !!!

Magnifique journée de vol à voile. Des paysages somptueux dont vous ne verrez pas d'images : je n'avais pas d'APN, mon portable était dans la poche de mon futal, et j'étais de toutes les façons beaucoup trop occupé .


ça ne fera que 480 km, mais un plaisir extraordinaire.


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