Quand Vivien Raconte
En onde de Sud-est
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En onde de Sud-Est

J’ai toujours pensé que les situations de Sud-Est étaient trop foireuses pour imaginer faire des vols de distance. Ça s’est encore vérifié en cette fin décembre, mais à défaut de grandes distances, un petit pic nique au dessus des Orgues, ou du Somport, c’est assez somptueux.

Jeudi 20 Décembre, Pic nique aux orgues.

Le régime est Sud-Est. On le sait mais on est en manque.
Florian et Benoît dans le Janus, décoleront après l’asw20, bien que tous deux soient arrivés très tôt et bien avant moi sur le terrain. La raison en est simple : à part les pilotes de planeurs et Michel qui  va nous remorquer, le terrain est désert. Pas âme qui vive à 9 h00 du matin pour tenir l’aile. Le janus peut débuter le remorqué aile basse, pas l’Asw20, qui est en configuration hiver, pour limiter les courants d’air, le crochet avant étant neutralisé.
Mauvais choix de départ que j’assume : les Issarbes sont, par Sud-Est, sous le vent de l’Anie. On y voit la neige voler dans le soleil encore bas, et même si ça monte, c’est turbulent, et peu organisé.
Alors que  le janus finit par trouver un ressaut sous le vent des aiguilles d’Ansabère, au sud de la Pierre St Martin, coté Espagne, je prend une claque au nord pour rejoindre les Orgues de Camplong, que je pense bien exposées. J’y passerai un bon moment à l’heure du déjeuner, tout en tentant des sorties  non couronnées de succès : avance à la recherche d’un ressaut, gamelle, retour pour  se refaire devant la falaise.

 les orgues
Les Orgues de Camplong, une belle falaise calcaire exposée plein Sud
 
Le ressaut est là, à la limite forêt pairies :
 
 prairies de Lescun
Finalement c’est à la verticale de la limite des prairies et de la forêt, devant Lescun, que l’une des innombrables tentatives sera couronnée de succès. Après deux heures à  2200 mètres, c’est le bonheur à 4000. La  patience paie.

La suite est surprenante. Un ressaut puissant est installé entre Ansabère et la sierra d’Abodi. Le matin, j’ai loupé ce ressaut à quelques kilomètres près (j’avais l’alti, mais je me suis dégonflé, n’imaginant pas son existence à cet endroit). Tout se passe comme si l’air doux est poussé vers le haut par la masse d’air froide installée coté Français, le relief n’étant pas le déclencheur principal, mais plutôt une limite de masse d’air.
 
Navarre en noir et blanc


Ensuite vers l’Ouest on a une confluence en lieu et place du ressaut situé en arrière de l’Orhy, jusqu’à St Etienne de Baïgorry.


Sierra d’Abodi. Il y fait froid mais les crêtes ventées sont déneigées:
  Sierra
              d'Abodi

Le retour dans le même système permet d’aller voir le haut relief en noir et blanc, une couverture continue et épaisse s’étant installée à  4000 mètres.
ossau

les images de Benoît sont en ligne...
 

Vendredi 21 décembre 2007

On prend presque les mêmes et on recommence.
Ce matin, moins d’excitation. Le vent est nettement moins fort que la veille, la composante Est plus marquée, et la masse d’air prévue plus humide en basse couche coté Espagnol. Si Florian ne s’était pas déclaré prêt à partir, jaurais regardé la montagne depuis mon coteau, en me disant que ça ne devait pas être génial.

Les Pyrénées ne sont pas orientées Est-Ouest, mais 290-110°. Si la composante Est du vent est trop marquée, les grands reliefs calcaires de l’axe Tendenera-Forca, ne donnent rien d’exploitable. Par contre de petits ressauts doivent fonctionner dès que l’on a des reliefs Nord-Sud. Ce sera remorqué Lescun. La leçon d’hier a porté. Montée dans l’huile, 1er frémissements vers 2000 mètres. Ce n’est pas une sortie à 7/100eme de remorqueur, ooh non. Le ressaut est exactement là où je l‘attendais, comme hier, déclenché par la 1ere crête nord-sud à l’Est du cirque de Lescun. L’axe Somport – Sesque et les deux crêtes situées à l’ouest de la vallée du Somport déclenchent donc des ressauts de courte longueur d’onde. Pas de quoi faire de grands voyages, mais on peut y rester un moment. L’humidité est contrariante. Difficile de passer au-dessus des rotors épais. On attend donc un trou dans la barre sans cesse en mouvement, et l’on plonge, pour se refaire une santé en pente de nuage. L’Est du Sesque est en phase avec l’Ossau, ça y pète vraiment très fort, mais sur une distance très courte car l’Ossau n’est pas vraiment une barre à vous déclencher de l’onde… C’est donc très ponctuel, puissant et le seul endroit où l’on peut atteindre 3500 mètres.

 

 somport
Le col du somport

L’Ossau encapuchonné
Ossau encapuchonné

La tête du rotor est même dans le mauvais sens, freinée par la masse d’air plus calme située au-dessus : la  montée est vite abrégée, mais c’est assez amusant. Le pic nique en laminaire entre Sesque et Somport, à 3200 mètres un 21 décembre, ça a quelque chose d’assez somptueux.
Après le déjeuner, le vent faiblit, la masse d’air  se charge en eau…Le couloir est de plus en plus étroit, le soleil disparaît. Il est temps d’utiliser l’alti pour un plongeon vent arrière entre l’Hurs et l’Anie, pour zéroter un peu à l’Ouest, spiraler avec des vautours sur fond de neige aux Issarbes, avant de rentrer gentiment dans l’huile.
La station de ski de fond des Issarbes:
 
 


en spirale avec les Vautours aux Issarbes, sur fond de Kakoueta


  

 

Encore moins de kilomètres que la veille, mais qu’importe, l’année 2007 plutôt pourrie question vol à voile ne se termine pas si mal.
Il y a longtemps que les Pyrénées n'avaient pas été aussi blanches avant Noël.

La vie est belle

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