Quand Florian Raconte...
Le ressaut de la plaine

retour


16 février 2007


90 km/h de vent étaient annoncé au niveau des crêtes pour le 16/02 depuis deux jours. J’étais assez inquiet: le vent au sol sera-t-il suffisamment calme pour décoller et atterrir en sécurité? Benoît m’avait contacté la veille et partageait cette inquiétude … C’est pour ça que dès la veille, je décidais de voler non pas en libelle, mais en pégase, pas sûr de ma capacité à faire remonter 90 km/h de vent de face au petit planeur de 198 kg à vide. J’ai déjà essayé avec 60 km/h, ça marche, mais c’est long …

Bref, préparation la veille au soir des affaires pour voler haut, et puis je me change vite les idées, car celle de la biroute horizontale et des portes du hangar  faisant clac clac bang bang m’a déjà fait cogiter tout l’après midi, et j’en ai assez.

Nous avions rendez vous à 8h.  Un peu anxieux au réveil, je suis sur place à 7h45. Le vent souffle de Nord est au sol, mais un beau trottoir de lenticulaires orne le ciel, et je n’en vois pas le bout d’un côté comme de l’autre.  Le vol s’annonce alors intéressant, bien qu’aucun rotor ne soit matérialisé. L’accrochage sera donc un peu hasardeux, et c’est aussi pour ça que je laisse Benoît partir en premier .
 
alignement piste 25


Décollage a 9h45 pour Benoît,  et 10h15 pour moi. Le remorqué est un peu agité, mais reste gérable. Benoît a largué au sud d’Arette, et a déjà commencé à bouger vers l’Ouest, en tentant de rejoindre le bord d’attaque du lenticulaire. Sa tentative est infructueuse. Il me retrouve alors légèrement au sud d’Arette ville, et nous remontons patiemment jusqu’à 5500m. Deuxième tentative en direction du pic d’Orhy, et encore loupé : nous prenons –5 régulier. Nous ne sommes pas les seuls en l’air, des planeurs de St Gaudens ont également décollé, ainsi que de Luchon et Tarbes. Le duo discus de Nogaro est également de la partie et éprouve lui aussi des difficultés à monter.

Nous nous contentons alors de gratter dans le ressaut de la plaine, et abandonnons l’Ouest pour l’Est, où un lenticulaire gigantesque semble s’aligner le long du relief :

trottoir
 
Et pourtant les choses ne deviennent pas plus faciles pour autant : nous essuierons une grosse gamelle en passant d’Aspe à Ossau, mais Robert Prat qui est de la partie annonce un bon ressaut au col d’Aubisque. Nous retrouvons alors le moyen de monter. Ici je croiserai le Marianne de Tarbes. Benoît, qui est monté plus vite continue vers l’Est, tandis que je prend le temps de monter le plus haut possible, en entendant le duo de Nogaro souffrir entre le Pic du Midi de Bigorre  et Hautacam, en annonçant – 12 planté …

Je m’y aventure quand même, en suivant une bonne indication de Benoît au préalable, un excellent ressaut, au dessus d’Argeles Gazost. Après être une fois monté encore suffisamment haut, je pars alors  vers le pic du midi de Bigorre. Je ne vois pas le duo discus, mais je trouve bien le – 12 annoncé … Demi tour, et retour à Argeles. Pour parcourir peut être moins de 30 km en aller retour, l’opération m’a coûté plus de 2000 mètres …

Un peu têtu, je recommence, en me décalant plus au Nord : les planeurs partis de St Gaudens progressent en sens inverse, vers l’Ouest, et annoncent des bons cheminements en plaine, à environ 10 km du premier contrefort pyrénéen. Et le duo discus, lui est remonté, mais verticale Lannemezan, ce qui est bien plus que 10 km du relief. Ce choix s’avèrera être le bon.  Ainsi, la vallée de Ste Marie de Campan est atteinte, et à ce moment précis le vent semble enfin se mettre d’accord avec le lenticulaire en altitude. Robert est à Itxassou, le DG1000 pas loin de Mauléon, et Benoît a fait demi tour, tentant à nouveau de s’approcher du lenticulaire mais avec plus de réussite cette fois ci :

le long du nuage
 
Cheminer le long de ce nuage ressemble déjà plus à quelque chose de connu que les insondables ressaut non matérialisés de la plaine.

Nouvelle difficulté rencontrée en repassant le secteur d’Oloron : le système s’oriente très ouest, et la barre tourne vers le nord. Cette fois ci, c’est carrément en ciel clair qu’il faudra trouver son chemin. Heureusement les repères au sol ne manquent pas, et les planeurs les plus à l’ouest peuvent donner des indications précises à ceux venant de l’est. Le ressaut à ne pas louper se trouve à Mauléon (le système s’est encore décalé sur la plaine, nom de nom !). Une fois attrapé, il mène tout droit vers Itxassou.


trttoir décallé


Je n’ose pas aller plus à l’Ouest, à cause de la TMA de Biarritz.  Demi tour.

Nous avons été rejoint par Denis Flament qui a décolle en ash26 d’Oloron. Il cavale plein badin vers le Canigou, en annonçant un cheminement au nord du premier relief, qui se renforce après Lourdes, et Lannemezan. Benoît est dans les parages, et indique lui aussi des ressaut décalés en plaine.

 
J’arrive ainsi jusqu’à St Gaudens. Robert Prat revient de la Llagonne, Benoît est à Tarascon sur Ariège, et Denis au Canigou ! Ici je mettrai un pieds dans un trou, et une bonne indication du DG500 me donne la position d’un ressaut sous le vent du pic du Gard.

Je reprend alors toute l’altitude que je peux, et remet cap à l’ouest. Le soleil est de face, et rase les nuages par en dessus. On y voit alors pas très bien :

face au soleil
 
Le retour se fera sans encombres : il y a encore un bon ressaut au col d’Aspin, et les turbulences ne sont pas trop fortes. On peut alors rentrer tranquillement. Benoît m’a dépassé et descend déjà vers Oloron. Le vent est calme, l’atterrissage ne posera pas de problèmes.

7h30 de vol, et 525 km de parcourus pour ma part. Benoît  (qui a inauguré son nouvel appareil de photo) estime sa distance a 700 km, de même que le DG500. Les planeurs de Tarbes ont parcourus entre 250 et 290 km. Je ne sais pas ou a tourné Eric Lacabe au départ de Luchon, et le duo de Nogaro, en panne d’électricité a fait 310 km. Quant à Denis, virer le Canigou et faire le retour, cela doit lui faire pas loin de 500 km, sans doute plus d’ailleurs …

Le lendemain, il en restera un peu, suffisamment pour que Vivien puisse faire environ 300 km au départ d’Oloron.

Une fois de plus, on n'a pas battu des records mais on s’est bien amusé. Le temps était vraiment atypique, le paysage magnifique, et l’entente entre les différents planeurs sur 122.65 très instructive.

Vivement qu’on recommence …


retour