Quand Benoît Raconte...
647 km en thermique sur les faces sud
sud

retour
24 avril 2007
Salut,
 
Après avoir contemplé du sol la superbe journée du 23 avril, je décide de prendre celle du 24 sachant que c'est la dernière belle journée de la séquence météo qui vient de s'écouler.
J'ai mal dormi. Je me lève à 7h00.Un coup d'oeil par la fenêtre me signale des cirrus à l'Ouest, le ciel est bleu. Pourvu que ces cirrus ne viennent pas gâcher la fête.
La météo est en vigilance verte sur les Pyrénées, ce sera la journée la moins instable du cycle. Départ vers Oloron à 8h00. En chemin, je décide d'aller à Jaca pour profiter au maximum du vol en soirée. Je récupère DI à Oloron qui m'attend dans sa remorque. J'arrive à Jaca à 10h45.
Un pilote anglais sympa m'aide à monter rapidement le planeur. Mise en piste à 11h30, préparatifs habituels du planeur et du pilote, un peu de concentration...
Je décolle le premier à 12h45, accrochage habituel sur la colline au nord du terrain en ciel bleu et je rejoins rapidement la ligne de cumulus qui va du Visaurin au Mont Perdu. Le plafond est aux alentours de 2700m.
Quelques cumulus de confluence démarrent côté français mais ils sont plus tardifs que la veille. Je passe sur le bord sud du Canyon d'Ordesa, je m'approche de la sierra de Sucas et décide de rejoindre des cumulus plus hauts vers Troumouse aux alentours de 3200m. Les cumulus au Sud-ouest sont plus humides et plus bas à 2600m. Il faudra suivre leur évolution... Je longe la frontière sous des cumulus de confluence plus "secs".
Je passe au nord des Posets et je rejoins l'Aneto en face sud avec prudence toujours aux alentours de 3200m. Je découvre un val d'Aran superbe, plus sec, avec  des cumulus petits et plats sur sa face sud aux alentours de 3700m . Je continue encore sur les crêtes qui mènent aux Encantats. Je passe le col qui mène au lac Saint Maurice, cap au nord-est vers les hauts plafonds du Mont Rouch. Le bonheur est au rendez-vous. Une ligne de cumulus très haute suit le nord de la frontière Franco-Andorrane vers 3800m, je survole le Carlit et décide de continuer sous la confluence qui va de Font Romeu au massif du Canigou toujours aux alentours de 3200m. Je traverse la vallée de la Cerdagne au nord de Bourg Madame et je vire sur le massif au sud-est du Canigou. Il est certainement possible de continuer plus loin sur la face sud du massif vers la Méditerranée mais je ne connais pas les dégagements au sud...
Retour par le nord de l'Andorre. Le val d'Aran est moins joli, les cumulus plus humides qui vont des Encantats à l'Aneto s'étalent comme prévu et font de l'ombre sur le val d'Aran.
Ma décision est prise, je pars au Sud Sud-Ouest pour rejoindre le soleil et les cumulus des reliefs qui vont de Sort à Castejon de Sos.
Au nord de Pont de Suert, je prends quelques gouttes. Le plafond est à 2700m. Le massif de Poset est chargé, un petit rideau de pluie se situe sur Plan. Je ne veux pas me retrouver bas sur Plan sans soleil.
Je pars vers la face Est de Cotiella, mauvais cheminement, le vent est Sud-Ouest plus fort que prévu, un peu de fatigue, ça tombe...
Cap vers la belle sierra Ferrera, -4m/s au vario, je raccroche à 1800m. Ce sera l'émotion du jour...
Je mange, je bois et je quitte la Ferrera vers 2900m, un plané calme et je raccroche sur les reliefs ensoleillés au nord du champ de Javière. Le parc d'Ordesa est à l'ombre, les gros cumulus se sont étalés, il y pleut.
Je chemine ensuite en bordure soleil au nord de Sabinanigo. La Tendenerra est chargée, le Vignemale et le Balaïtous aussi.
Les cirrus ne sont pas rentrés. Le Sud est clair et je vais pouvoir continuer jusqu'au soir.
Isaba est passé rapidement, direction la confluence qui se trouve au sud du pic d'Orhy puis retour dans l'Ouest de Sabinanigo où s'établit une confluence entre la plaine de Jaca et le bassin d'Ainsa. Je vire au km 50. Les thermiques faiblissent, je remonte un peu au sud de la Colarada. S'en suit un long plané vers le beau lac de Yesa et retour paisible vers le terrain de Santa Cilia vers 19h30.
Un couple d'anglais m'aide gentiment à démonter le planeur. Je décline leur invitation au restaurant. Un petit coup de fil à mon épouse et je quitte l'aérodrome à 21h00 pour la France....
Le retour est long, je dépose le planeur au terrain d'Oloron à 23h00 où je trouve Christian qui travaille toujours dans l'atelier sur le SF de Dax.
Je tombe sur mon lit à minuit pour une courte nuit...
La journée a été bien remplie. Je pense au beau vol d'Avril que je viens de faire en compagnie des aigles, vautours et autres gipaètes.
650 kms de plaisir . Un spectacle somptueux.
Un peu de patience, on y retourne bientôt.
Vive la vie....
 
Benoit.

trajectoire


retour