Quand Vivien Raconte
Vie et mort des cumulus (13 juin 2002)

Le 12 juin au matin, il y a eu une belle entrée maritime comme on voudrait en voir moins souvent (photo).

entrée maritime

Un modèle du genre qui vous tue la masse d¹air pour un moment.

Pas étonnant que ce matin (13 juin) la crasse ait du mal à se vaporiser. Malgré un léger vent d'Est indiquant que l¹atmosphère n'est plus alimentée depuis l'atlantique, la brume ne se lève à Pau que vers 11 heures , à Oloron vers midi et demi. Et encore, à l¹ouest c¹est bouché. Mais bientôt on aperçoit les joufflus sur la montagne. D'abord à l'Est puis devant nous. 14h35 décollage. Pour une fois on aurait pu décoller 30 minutes plus tôt, mais pas plus. Remorqué dans l'huile jusqu'à la crête nord-sud , au delà du Montagnon. Largué 1900 m Qnh. En dessous ce n'était pas la peine, ou alors pour passer deux heures à se battre en plein cagnard. Car en plus, en bas, il fait une chaleur de bête. On est en limite ouest de la zone convective. Vers le pic du midi de Bigorre un congestus ne va pas tarder à dégénérer en cunimbe. A l'Ouest c'est tout bleu. Malgré un plafond d'enfer (3200 se transformant en 3600 à l'Ouest justement, à la limite des cumulus en fin de journée) j'avance avec prudence. Sur le parcours habituel il y a du congestus partout ; petit, d'accord, mais on ne sait jamais si ça ne va pas grossir et interdire le retour, même si certains cunimbes au nord semblent se déraciner et disparaître.

Sur 122,65 parle d'éclairs vers Baqueira. J'ai viré le parking du canyon d'Anisclo. Pas eu le courage de sauter vers Cotiella. Quand on ne le sent pas, faut pas. Vers l'Ouest, les pompes s'espaçaient. Une par massif, mais costaude et bien balisée. Me suis arrêté au Somport, et ai profité de l¹altitude pour aller virer le pibeste, en slalomant entre des nuages colonne, transformant le paysage en un champ de volcans en irruption (photo).
cumulus tour

 Au retour, la crasse de basse couche était telle qu¹on ne voyait pas le terrain à 8 kilomètres. Pas de nuelles, non. La crasse humide et chaude, survolée par quelques cumulus agonisants, nés dans la masse d¹air espagnole.
cumulus agonisant

 Retour vers les tropiques, quoi. 199km. Pas 200, non. 199. Et au frais. bon. On ne va pas pleurer. Le lendemain (14 juin) l¹entrée maritime avait totalement été effacée par le vent de sud, mais ce n'était que partie remise. Une autre est arrivée le soir même, et s'est installée pour le week-end le plus chaud qu'on ait vu depuis longtemps

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